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C'est un terrible drame qui s'est joué à Marseille. Un jeune enfant autiste de 11 ans y a été tué par sa maman, qui a avoué avoir poignardé l'enfant parce qu'elle ne parvenait plus à gérer ses crises liées au handicap. Cette situation, née d'une énorme détresse, inquiète en Belgique. Flora Arrabito, co-fondatrice de "Autisme en Action", nous l'a expliqué sur le plateau du RTL INFO 13H.
Selon elle, il est grand temps de prendre en considération les signaux envoyés par les parents d'enfants autistes. "Une des grandes difficulté, c'est d'être entendu, d'être compris et d'être soutenu", nous raconte-t-elle, elle qui anime des moments d'échange entre parents d'enfants autistes. "C'est le parcours du combattant pour les parents de comprendre, de trouver de l'aide et d'avoir un accompagnement quotidien suffisant. Ce geste est déplorable, mais si la société avait tenu ses responsaibilités en mettant en place les services adéquats pour que cette maman soit accompagnée, ce sont des choses qui auraient pu être évitées", clame Flora Arrabito.
Pour elle, l'un des problèmes, c'est l'incapacité de trouver un moyen de se déconnecter pour se libérer de la pression. Les parents auraient besoin d'un sas de décompression. "C'est compliqué, une bouffée d'oxygène, ça demande d'avoir un endroit où aller, où son enfant est bien accueilli et bien soutenu. Quand je pars, c'est une vraie expédition", témoigne Flora Arrabito, elle-même maman d'un enfant autiste. "Je dois prévoir une personne en plus, que je dois payer, on a peu de lieux qui sont adaptés à l'accueil de nos enfants et nous n'avons pas assez d'aide. Il y a des files d'attente, il y a quelques lieux qui s'organisent pour accueillir les personnes en situation de crise, mais quand vous êtes dans une crise, c'est ici et maintenant. Il n'y a pas un service qui intervient, il y a des actions qui se font bénévolement, mais au niveau structurel, il n'y a pas encore assez de réponse".
En conclusion, Flora Arrabito demande une réaction urgente pour éviter que de tels drames ne surviennent à nouveau. "La situation est connue depuis longtemps. Il y a des actions que nos politiques et citoyens doivent prendre. Je trouverais judicieux dans chaque commune qu'on ait des espaces de rencontre pour que les parents puissent se rencontrer. Si chaque commune ouvrait une salle, ne serait-ce qu'une fois par semaine pendant deux heures, pour que les parents puissent partager et avoir un espace de répit, avec des éducateurs et autres, pour trouver du soutien, on avancerait déjà. Il y a beaucoup de choses à mettre en place", nous précise-t-elle.