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Révocation du droit à l'avortement aux Etats-Unis: le parti socialiste veut le "bétonner" dans la Constitution en Belgique

 
 

Le droit à l’avortement pourrait-il être menacé en Belgique? Le député PS, Patrick Prévot, était l’invité de la matinale de Bel RTL. Interrogé par Fabrice Grosfilley, il a plaidé pour que ce droit soit inscrit dans la constitution, dans la foulée de la décision rendue par la Cour suprême aux Etats-Unis.

La Cour suprême américaine a révoqué vendredi dernier l’arrêt "Roe v. Wade" qui garantissait le droit à l’avortement dans tout les Etats-Unis. Depuis plusieurs de ces états ont décidé d’interdire ou limiter l’accès à l’avortement. Le député du parti socialiste a estimé "qu’il s’agit d’une vraie régression, d’un cataclysme".

Il s’est dit partisan de bétonner ce droit pour les femmes en Belgique : "Je suis toujours très méfiant, dans des situations de confort où on pense qu’un droit est pleinement acquis et donc je pense qu’il faut pouvoir à un moment donné pouvoir bétonner ce droit des femmes à disposer librement de leur corps". "Aux Etats-Unis, ce n’est pas l’interruption volontaire de grossesse qui a été interdite par la Cour suprême, par contre les femmes devront faire parfois plusieurs centaines de km pour recourir à l’avortement. Et entre le moment où nous débutons cette interview et le moment où nous la terminerons, deux femmes perdront la vie dans le monde, puisque toutes les neuf minutes, une femme meurt d’un avortement clandestin".

Le parti socialiste souhaite donc inscrire ce droit dans la Constitution pour le rendre moins facilement révocable. Pour modifier un article de la Constitution, il faut une majorité des 2/3 au Parlement et travailler sur deux législatures.

Le PS va amener le sujet cet après-midi en commission de la Constitution à la Chambre. "Nous allons demander d’avoir un agenda, d’entendre des experts en droits fondamentaux, des constitutionnalistes", a indiqué Patrick Prévot.

Les écologistes ont déjà déposé une proposition de loi en ce sens. "C’est très bien", a réagi le député socialiste, "mais nous ne voulons pas faire de la cosmétique, nous souhaitons choisir le meilleur véhicule qui demain pourrait être un vrai rempart afin d’empêcher toutes velléités conservatrices d’un retour en arrière". "Ce droit n’est pas menacé pour l’instant en Belgique mais nous voulons pouvoir le consacrer", a-t-il conclu.


 

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