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Patrice était parti en Ukraine pour se marier. Mais il s’est séparé de sa compagne. Il devait donc rentrer en Belgique aujourd’hui. Seulement, la guerre a éclaté. Il est coincé sur place sans solution pour quitter le pays.
La gare a été bombardée vendredi soir, donc il n’y a plus de train
"La gare a été bombardée vendredi soir, donc il n’y a plus de train. Les bus ont interdiction de sortir de la ville, comme les taxis. Et personne ne veut prendre le risque de me conduire à la frontière parce qu’il y a des pillards sur les routes. Les routes ne sont plus sécurisées puisque la police défend les villes, elle a autre chose à faire", nous explique Patrice par visioconférence.
Pour trouver une solution, le policier retraité de 65 ans est quotidiennement en contact avec la bourgmestre de sa commune. "Dès qu’il y a une possibilité pour vous aider à partir, je me tiens au courant et je te préviendrai très très vite", lui dit cette dernière au téléphone.
Mais pour Patrice, l’espoir s’amenuise au fil des jours: "Je suis fataliste. Je réfléchis. Il n’y a personne qui va risquer sa vie pour venir me sauver, ce serait débile. Du coup, je comprends la situation, c’est tout et il faut que je m’efface", confie-t-il.
Les bombardements, je les entends... Il y en a tous les jours
"Les affaires étrangères prennent le relais. Et les contacts sont là mais il est impossible d’aller le chercher, comme d’aller chercher d’autres Belges qui sont encore restés sur place parce que toute personne qui ferait le trajet mettrait sa propre vie en danger", précise Caroline Taquin, la bourgmestre de Courcelles.
Pour l’instant, Patrice reste enfermé dans l’appartement qu’il loue à Mykolaev, à seulement quelques kilomètres des combats. "Les bombardements, je les entends. Il y en a encore eu hier soir. Il y en a tous les jours. Bon, maintenant que Kherson est prise, cela a été confirmé par les autorités ukrainiennes. Donc les troupes qui sont situées à 20km d’ici, en panne de carburant, vont pouvoir être ravitaillées et attaquer la ville", affirme Patrice.
Son dernier espoir est de pouvoir acheter une voiture sur place, pour tenter de rejoindre la frontière. Sa cousine essaie de récolter de l’argent pour l’aider.