Le cortège de la manifestation syndicale rassemblant plusieurs milliers de militants de la FGTB et de la CSC s'est élancé sur le coup de 11h00 depuis le siège de la Confédération européenne des syndicats, situé à proximité de la gare du Nord à Bruxelles. Les manifestants se dirigent à présent vers le boulevard de l'Empereur et le Mont des Arts où Thierry Bodson, président de la FGTB, et Marie-Hélène Ska, secrétaire générale de la CSC, prendront la parole. Les syndicats manifestent contre la loi sur la norme salariale, qui empêche une augmentation décente des salaires, pour une hausse du pouvoir d'achat et afin de revendiquer le respect des droits syndicaux.
"Je suis là car on voit que tout augmente, sauf nos salaires", témoigne Abygaelle, une manifestante et travailleuse des titres-services à Charleroi. "Je travaille pour 12,30 euros de l'heure et j'ai déjà atteint mon maximum. C'est trop peu pour vivre décemment, surtout qu'il y a très peu de temps-plein disponibles dans mon secteur." La jeune femme se dit aussi préoccupée par la récente condamnation de syndicalistes liégeois ayant pris part à une action de blocage routier il y a cinq ans. "Nous avons besoin de nos délégués pour mettre la pression. C'est tout ce qu'il nous reste."
Le pouvoir d'achat ne tombe pas du ciel
Gilberte, une retraitée carolo de 68 ans, issue du même secteur, est venue "soutenir les jeunes et montrer que les retraités subissent les mêmes choses que les actifs." Après 33 ans d'une carrière débutée à 16 ans, elle évoque sa retraite de 1.200 euros qui l'oblige à surveiller de près sa consommation de gaz et électricité. Derrière une grande banderole "Le pouvoir d'achat ne tombe pas du ciel", Thierry Bodson, président de la FGTB, rappelle que le message de la manifestation est double: "Les libertés syndicales sont menacées par de récents jugements. Nous avons été condamnés pour une action que nous avons rejointe mais pas organisée. Cela met à mal le rapport de force que nous devons avoir."
Le message des manifestants s'adresse au gouvernement fédéral. Le président du PS, Paul Magnette, était présent à la manifestation. "Je crois que c'est absolument indispensable car on voit bien qu'aujourd'hui, l'augmentation des salaires ne suit pas l'augmentation du coût de la vie. Donc il faudra remettre ce débat sur la table", a-t-il indiqué.
Autre enjeu capital pour le syndicaliste: le pouvoir d'achat. "Les prix de l'énergie sont un réel problème pour de nombreux ménages. Il faut une action du monde politique mais aussi des employeurs." "Les gens voient les prix augmenter dans les magasins et à la pompe, alors que l'adaptation au bien-être n'augmente que de 0,4%", déplore Mathieu Verjans, secrétaire national de l'ACV, le syndicat chrétien flamand. "Les dividendes des actionnaires peuvent, eux, augmenter davantage. C'est un message aux employeurs et au gouvernement. Cette loi sur la norme salariale doit être modifiée." Si la manifestation est bruyante, avec beaucoup de pétards, elle se déroule jusqu'ici sans incident.
Le droit de grève aussi mis en avant
Les manifestants ont également revendiqué le respect du droit de grève. Selon certains que nous avons rencontrés, la plupart étant des délégués et permanents syndicaux, ce droit est moins respecté qu'auparavant. Plusieurs d'entre eux ont cité comme exemple le blocage du pont de Cheratte survenu en 2015 et pour lequel des syndicaux ont été récemment condamnés.
Embarras de circulation
Des embarras de circulation sont donc à prévoir sur la route à Bruxelles, le long du parcours de la manifestation qui mène de la gare du Nord à la gare Centrale, via la Petite Ceinture (R20) et les boulevards centraux. La police de Bruxelles-Capitale Ixelles conseille d'éviter ces secteurs.
Au-delà de cette manifestation, des actions auront lieu dans certaines entreprises, comme la STIB et les TEC, qui seront fortement perturbés.
PERTURBATIONS SUR LE RÉSEAU STIB
Du côté des transports publics bruxellois, de nombreuses lignes sont impactées par la participation d'une partie du personnel à cette manifestation. La STIB indique les perturbations via son compte Twitter ou Facebook mais aussi sur son site internet en temps réel.
Afin d’informer au mieux les voyageurs de l’état de la situation, la STIB a aussi ouvert son Contact Center (070/23.20.00) dès 06h ce lundi matin. Pour toute question, n'hésitez pas à les contacter.
A 7h, la STIB indiquait que seul le métro 1 (entre Stockel et Erasme) roulerait aujourd'hui. Au niveau des trams, les 3, 4, 7, 8, 9, 51, 92 sont mis en circulation. Et les bus 12, 34, 36, 46, 53, 54, 56, 59, 65, 71, 74, 78, 87 (prolongé Étangs Noirs), 88 et 95 sont aussi prévus. La STIB précise que les autres lignes ne circuleront pas.
Par ailleurs, la STIB précise sur son site internet qu'il est possible de télécharger une attestation de perturbation (ici).
PERTURBATIONS SUR LES RÉSEAUX TEC
En ce qui concerne les transports publics wallons, de nombreuses perturbations sont aussi à prévoir par commune. Le réseau TEC a mis à disposition des voyageurs sur son site internet une liste des lignes impactées et supprimées ce lundi en raison de la grève, disponible ci-dessous par commune concernée (voir publication Facebook).
- CHARLEROI: Seuls 25% des bus circulent aux TEC Charleroi. Ce matin, aucun métro ne circule vers Gilly et Gosselies. Les Espaces TEC de Beaux-Art et Tirou seront fermés. Plus d'informations ici (liste détaillée des lignes touchées).
- LIEGE-VERVIERS: Par ailleurs, 1 bus sur 4 est supprimé aux TEC Liège. Sur son site, le réseau TEC détaille: les lignes 9, 15, 28, 39, 40, 41, 42, 45, 46, 47, 49, 53, 56, 72, 81, 82, 84, 91, 93, 96, 98, 99, 103, 122, 143, 145, 146, 150, 156, 158, 174, 185, 188, 247, 248, 249, 268, 283, 284, 285, 286, 485, 488, 683, 684, 685 et 703 ne circulent pas du tout aujourd'hui. Sur les autres lignes, des voyages sont supprimés. Pour en connaître le détail, veuillez consulter la liste détaillée des parcours supprimés. Les Espaces-TEC Liège-Guillemins, Saint-Lambert, Liège–Robermont, Eupen, Jemeppe et Verviers sont ouverts. Rocourt est par contre fermé.
- HAINAUT: Le réseau TEC du Hainaut est "fortement perturbé", peut-on lire sur leur site. Pour plus d'informations concernant les lignes impactées, c'est par ici. Les Espaces-TEC de Mons et de La Louvière sont ouverts. Par contre, celui de Tournai est fermé.
- BRABANT WALLON: Tenez vous informé des lignes touchées via la liste détaillées des parcours supprimées sur le réseau TEC BW. Par ailleurs, les Espaces-TEC de Wavre, Baulers, Chastre et Jodoigne seront ouverts. L'Espace TEC d'Ottignies sera par contre fermé.
- NAMUR-LUXEMBOURG: Pour la province du Luxembourg, veuillez consulter cette liste reprenant l'ensemble des lignes touchées par la grève. Pour Namur, les perturbations semblent plus importante (liste détaillée). L'Espace-TEC de Namur est fermé.
Une attestation de perturbation est aussi mise à disposition des voyageurs, téléchargeable via ce site.
PERTURBATIONS "DE LIJN" EN FLANDRE
En Flandre, environ 6 lignes de bus et de tram sur 10 roulent. De Lijn mise sur une circulation de 60% de ses bus et trams. La société de transports flamande a élaboré un plan de circulation alternatif, que vous pouvez consulter sur leur site internet (en écrivant le nom de votre arrêt, gare ou adresse, dans la barre de recherche). Par ailleurs, une attestation de perturbations est aussi disponible, en cas de retard/absence à l'école ou au travail par exemple.
Pas de perturbation prévues pour la SNCB en raison de la grève MAIS suppression de 120 trains dès ce lundi
La SNCB ne prévoit aucune action. La circulation des trains ne devrait donc pas être perturbée en raison de la grève nationale. Cependant, à partir de ce lundi 6, la SNCB annonce réduire son offre à cause de l'épidémie de coronavirus qui touche son personnel. Dès lors, 120 trains seront supprimés dès ce lundi, des perturbations sont donc à prévoir (> lire cet article pour en savoir plus).
Sur son site, la SNCB met à disposition une liste des trains touchés par la réduction de ses services.