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Une indexation des salaires serait la bienvenue, pour augmenter un peu notre pouvoir d'achat alors que les prix ne cessent de monter. Sur les 10 à 15 dernières années, l'indexation était inférieure à 2% par an, en moyenne. Cela pourrait changer cependant : selon les prévisions de la société spécialisée en ressources humaines SD Worx, l'indexation pourrait dépasser 12% d'ici à 2023.
Mais comment expliquer une augmentation pareille ? "Ça paraît énorme, mais c'est lié à l'augmentation des prix que nous connaissons depuis cette année et les années qui précèdent, et c'est cela qui fait que le pronostic est aussi élevé" explique Valérie T'Serstevens, conseillère juridique pour SD Worx.
SD Worx, qui calcule plus d'un tiers des salaires du secteur privé en Belgique, des secteurs tels que la Commission paritaire 200 (employés), l'Horeca et l'agroalimentaire, devraient connaître une indexation de 8% dès le 1er janvier 2023, en plus d'une indexation de plus de 3% au début de 2022. D'autres secteurs comme les ouvriers de la construction et les établissements et services de santé connaissent des indexations multiples qui, additionnées, dépasseraient également les 8% rien que pour 2022 (8,12%).
Une nouvelle moins réjouissante pour les entreprises
C'est une très bonne nouvelle pour les employés, mais moins pour les entreprises cependant : "Ça va entraîner une augmentation assez faramineuse des salaires de leurs travailleurs et donc il n'y a pas énormément d'options puisque l'indexation est obligatoire. Donc elles doivent s'y préparer dès maintenant et provisionner les montants, et le cas échéant peut-être voir si c'est possible pour certains salaires. Mais effectivement, les entreprises n'auront pas le choix, elles devront appliquer ces augmentations qui sont en Belgique obligatoires", a déclaré Valérie T'Serstevens.
L'indexation automatique en Belgique est un mécanisme qui permet l'adaptation des salaires en fonction du coût de la vie. Pour 2022, la Banque nationale s'attend à un taux d'inflation de 7,4%. L'inflation de 8,31% pour mars est la plus élevée observée depuis quarante ans (mars 1983 : 8,92%). Le gouvernement fédéral a confirmé fin mars le maintien de l'indexation automatique des salaires et des allocations.