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Ils sont la génération Z. Ils ont entre 15 et 25 ans et veulent changer le monde. Pour moi, ils sont la génération de l’espoir. Alors que nous sortons peu à peu de la pandémie avec la tragédie des vies perdues et la révélation en pleine lumière des inégalités et des failles d’un système qui nous a conduit là où nous sommes aujourd’hui, ils nous exhortent à ne pas revenir à la normale. Parce que, disent-ils, la normale était tout sauf normale et ne fonctionnait ni pour les gens ni pour la planète.
Nous avons refusé d’entendre leurs cris. Depuis des mois, les jeunes nous alertent. Ils clament leur peur du lendemain et leur rejet d’un système qui détruit notre planète et empoisonne nos vies. Une étude récente a révélé que 75% d’entre eux jugent le “futur effrayant” et ne font pas confiance à leurs gouvernements. Ils apostrophent les leaders pour leur inaction coupable. Ils ont compris que la lutte pour combattre la crise climatique ne peut être menée, sans défendre les droits humains.
Les jeunes en Afrique, en Amérique latine et en Asie sont tout aussi mobilisés que les nôtres pour demander un changement. Grâce aux réseaux sociaux et aux manifestations, ces garçons et ces filles, même si ces dernières sont souvent plus nombreuses, forment une force internationale avec laquelle il faut compter. Ils ont ajouté aux marches et aux grèves, les pétitions, les articles dans la presse et la présence aux tribunes des institutions internationales. Ils savent qu’ils ont hérité d’une situation écologique catastrophique pour laquelle ils n’ont joué aucun rôle et que leurs parents et grands-parents auraient dû affronter. Ils savent aussi qu’ils vivront beaucoup moins bien que leurs aînés et que l’on prétend désormais qu’ils trouvent des solutions malgré les promesses et les déclarations rassurantes des leaders politiques.
"Trente années de bla bla bla et de promesses creuses"
Greta Thunberg vient de dénoncer “ trente années de bla bla bla” et de promesses creuses” devant les organisateurs de la prochaine COP26. Greta est sans doute la plus célèbre et la plus médiatisée, mais ils sont des milliers sur tous les continents: l’Ougandaise Vanessa Nakate, , la Mexicaine Xije Bastida, Isra Hirsi, la fille de la célèbre membre du Congrès américain Ilham Omar, Autumn Peltier du Canada, la toute jeune Indienne Licypriya Kangujam, agée de 8 ans, l’Equatorienne Hélène Gualinga, le Finlandais Atte Ahokas et bien sûr nos Belges Anuna Dewever et Adélaide Charlier.
Ils sont de plus en plus végétariens. Par respect pour les animaux et la planète autant que par un souci de santé. Ils ne sont plus majoritaires à rêver de posséder une voiture et utilisent de plus en plus les transports en commun ou les vélos. Et ils se sentent citoyens du monde bien plus que nationalistes. Ils représentent tant d’espoir et de détermination!
Jibreel Khazan était en 1960 l’un des quatre Afro-Américains à s’asseoir au comptoir de la cafétéria Woolworth à Greensboro pour défier l’interdiction de l’établissement à servir les clients de couleur. Ce sit-in fut l’un des moments décisifs de la lutte pour les droits civils aux Etats-Unis. En 2015, Jibreel Khazan affirmait: “La lutte pour le climat et la justice climatique est le moment du déjeuner au comptoir pour les jeunes d’aujourd’hui”. Les événements lui donnent raison.