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Flambée des prix de l’énergie: le critère décisif dans l’achat d’un bien immobilier a changé

Fini les biens qui se vendent à n'importe quel prix quel que soit leur état. Depuis début 2022, le nombre de transactions est en baisse. Un retour à la normale marqué par des taux d'intérêt élevés et des factures énergétiques en hausse. Et depuis le début de la crise énergétique, le critère numéro un, c'est la consommation du bien, son niveau de performance énergétique (mesuré par le certificat PEB).

Joëlle cherchait un appartement quasi zéro énergie, elle a dû se rabattre sur une performance énergétique un peu moindre mais elle a trouvé : "Je l’ai trouvé à Waterloo avec un PEB B, c’était important pour moi parce que c’était un investissement et que les locataires je pense commencent aussi tout doucement à chercher ces derniers mois des biens où ils ont de moins grosse factures".

Quand les candidats acheteurs voient que la performance énergétique est basse (Au niveau E, F ou G, sur une échelle de A à G), ils hésitent, car ils savent qu'ils vont devoir faire des travaux.

"Le critère de l’énergie est vraiment dans les premiers critères des acquéreurs, ce n’était pas du tout le cas, il y a plusieurs années. Au contraire, on parlait beaucoup de maisons à rénover. Maintenant, avec l’augmentation de l’énergie et en plus la hausse des matières premières et des matériaux de construction, eh bien on constate que maintenant les gens regardent plutôt un bien plus petit mais avec une meilleure performance énergétique", pointe Benoît Bulthé, agent immobilier à Waterloo.

Comment va faire la classe moyenne ?

Le constat se marque aussi dans le secteur bancaire. Depuis le 1er janvier 2021, les banques sont tenues de demander à leurs clients le certificat PEB du bien qui sera mis en garantie dans le cadre du crédit hypothécaire. Si un immeuble présente une mauvaise qualité énergétique, les banques vont parfois estimer que le bâtiment est vendu trop cher, elles demanderont alors aux acheteurs davantage de fonds propres.

Le coup de l’énergie pèse de plus en plus lourd pour les candidats à l’achat ou à la rénovation. "Comment va faire la classe moyenne ? A partir d’un certain moment pour continuer à payer le crédit hypothécaire, continuer à payer les factures d’énergie très importantes sur des biens énergivores, parce qu’ils ne pourront peut-être se permettre qu’un bien qui est dans cette catégorie", se demande Caroline Lejeune, la présidente de la Fédération des agents immobiliers francophones (Fedria).

Les bâtiments énergivores risquent donc de rester longtemps sur le marché… Et de voir leur prix baisser. De quoi permettre aux potentiels acquéreurs d'avoir, peut-être, les moyens de les rénover.

Environ les deux tiers du parc immobilier en Belgique ont un certificat PEB qui ne dépasse pas la lettre E en raison de leur vétusté.

Améliorer l'efficacité énergétique du parc immobilier résidentiel belge d'ici 2050 coûtera entre 250 et 400 milliards d'euros, selon une estimation de la Banque nationale de Belgique. Pour atteindre l'objectif PEB fixé, le montant à débourser pour la rénovation d'une maison se situera entre 50.000 et 80.000 euros. Toujours selon la BNB, 3 % du parc résidentiel, soit 17.000 maisons, devraient faire l'objet d'une rénovation approfondie chaque année. 

 

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