Partager:
Le mari de Marie, prénom d'emprunt, est détenu à la prison d'Ittre (Brabant wallon). Avec le confinement, toutes les visites familiales sont interdites. Cela fait trois semaines que leurs 4 enfants n'ont plus eu de contact avec leur père. "Ils ont besoin de voir leur papa. Mon fils de 3 ans me demande de compter les jours. Je ne peux pas lui dire quand il reverra son papa. C'est compliqué. C'est difficile à gérer", raconte Marie.
17.000 enfants privés de visite
Les activités et les repas en commun sont également interdits. De nombreux organismes dénoncent cette situation. "Pour les détenus, ça veut dire rester dans une pièce qui fait 9 à 10 m², 23h/24. Quand on entend des gens nous dire: 'on est en prison parce qu'on est confiné', on n'est pas du tout dans la même situation", explique Damien Scalia, président de la commission prison à la Ligue des Droits Humains.
En Belgique, plus d'un détenu sur deux est parent d'un enfant mineur. Cela représente plus de 17.000 enfants privés de visite. Pour maintenir le lien familial, la Ligue des Droits Humains, mais aussi la Ligue des Familles, adressent une lettre aux autorités demandant la libération de certains détenus.
Ça permettrait de diminuer la surpopulation carcérale
"Ça peut être qui sont en fin de peine, ceux qui ont été condamnés à des courtes peines ou ceux qui ont déjà reçu un avis favorable suite à un congé pénitentiaire. Ça permettrait de diminuer la surpopulation carcérale et donc d'améliorer la situation sanitaire, mais également de permettre aux détenus de se confiner avec leur famille comme nous tous aujourd'hui", précise Jennifer Sevrin, chargée d'études à la Ligue des Familles.
Dans d'autres pays comme la France, l'Italie, la Turquie ou l'Iran, des milliers de détenus en fin de peine ont été libérés pour réduire la surpopulation carcérale en cette période de pandémie.
CORONAVIRUS EN BELGIQUE: où en est l'épidémie ce samedi 14 novembre ?
Coronavirus en Belgique: les ministres se réunissent pour redéfinir la stratégie de tests