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Invité de Fabrice Grosfilley à 7h15, l'immunologue de l'ULB Michel Goldman a expliqué l'importance des tests de sérologie pendant la phase de déconfinement. De tels tests permettent "d'identifier ceux qui ont été suspectés d'avoir fait l'infection. Il est important que l'on puisse aujourd'hui vérifier l'infection de ces personnes". Ces diagnostics permettent ensuite de "comprendre comment le virus se transmet. C'est là que le lien se fait avec le déconfinement. Ces tests sont nécessaires pour déconfiner de façon intelligente et responsable".
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"Grâce aux tests, on peut avoir une idée des endroits où ce virus a infecté un grand nombre de personnes", poursuit le médecin. Il cite en exemple des foyers apparus dans des lieux précis : "On connaît la problématique des maisons de repos mais il semble aussi que des foyers se soient créés autour des abattoirs dans plusieurs pays. Il serait important de vérifier si dans notre pays il y a des foyers comme ceux-là".
Promiscuité, froid, ventilation...
En effet, les fermetures d'abattoirs se sont multipliées aux États-Unis après de nombreux cas de contamination. Quatre contrôleurs chargés de faire respecter les règles sanitaires sont morts après avoir contracté la maladie. Fin avril, les Centres de lutte et de prévention des maladies (CDC) américains estimaient à près de 5.000 le nombre d'employés d'usines de traitement de viande et de volaille positifs au Covid-19.
En Allemagne, plus de 90 cas ont été découverts ces derniers jours dans un abattoir de Basse-Saxe, après plusieurs centaines d'autres dans plusieurs régions depuis avril. En France, deux abattoirs de l'ouest du pays sont touchés ces derniers jours, avec au moins 100 cas (d'autres tests sont en cours). D'autres cas ont notamment été rapportés en Australie, en Espagne ou au Brésil.
Pourquoi les cas de Covid-19 se multiplient-ils dans les abattoirs ? Les experts en cernent encore mal les raisons mais la promiscuité, les conditions de froid et de ventilation propres à ces usines sont des pistes envisagées. "Le grand nombre d'épidémies dans des usines de traitement de viande du monde entier nécessite des enquêtes", dit à l'AFP la professeure Raina MacIntyre, de l'université de Nouvelle-Galles du Sud, près de Sydney.