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Un nouveau comité de concertation est prévu vendredi. Il réunit les gouvernements des différents niveaux de pouvoir et devrait se prononcer sur le fameux baromètre qui définirait les mesures en fonction d'un code couleur. Ce dernier serait défini selon l'importance de l'épidémie dans les régions et provinces. Le ministre fédéral de la Santé Franck Vandenbroucke précise qu'en plus d'un socle de mesures à l'échelon national, des règles complémentaires sur le plan local sont les bienvenues.
Parmi les mesures locales, le couvre-feu adapté par les provinces du Brabant wallon et de Luxembourg. Il est entré en vigueur dans la nuit de mardi à mercredi entre 1 heure et 6 heure. Ces dispositifs sont ils bien compréhensibles ? Des députés et des bourgmestres en doutent. Dans le Hainaut, le bourgmestre de Bons Villers Mathieu Perin a publié une vidéo sur les réseaux sociaux pour exprimer son mécontentement mardi.
"Ça part dans tous les sens"
Il a expliqué son coup de gueule sur Bel RTL ce mercredi matin en appelant le fédéral et les régions à prendre leur responsabilité : "On avait pu comprendre aux mois de juillet et août que les bourgmestres et les gouverneurs pouvaient prendre des mesures au niveau local au vu de la stagnation de l'épidémie, maintenant on a vraiment du mal à comprendre au vu de l'état de l'épidémie : ça part dans tous les sens" assure-t-il.
Selon Mathieu Perin, les mesures sont également peu soutenues et comprises par les riverains. "On arrive avec des règles incohérentes, des mesures qui entraînent de l'incertitude. Ça semble désordonné, ça crée de la frustration et finalement on pense qu'il y a un manque d'adhésion de la population par rapport à ça".
À quelques kilomètres les uns des autres, les règles sont différentes, ce n'est plus possible
Le bourgmestre explique la complexité par les nombre de mesures différentes à quelques kilomètres de distance seulement. "J'habite une commune dans le Hainaut qui est proche du Brabant wallon et de Namur. Les buvettes sportives sont fermées dans le Hainaut, elles ne sont pas fermées dans le Brabant wallon, elles sont fermées dans le namurois mais pas quand c'est la commune qui organise la buvette... Et donc à quelques kilomètres les uns des autres, les règles sont différentes et ça, ce n'est plus possible", déplore-t-il.
"On veut des règles claires, simples, cohérentes. Et on aimerait se projeter sur le long terme. Je ne me prononce pas sur le contenu des mesures , ce que je voudrais, c'est qu'elles soient cohérentes, que les gens les comprennent", conclut l'édile de Bons Villers.
Des élus épuisés
Il n'est pas seul à exprimer son désarroi face à la complexité de la situation. D'autres bourgmestres dans le pays élèvent la voix. Maxime Daye, bourgmestre de Braine-le-Comte met en avant une autre situation difficilement compréhensible en raison de la situation géographique de sa commune : "Si des gens de Braine-le-Comte travaillent à Nivelles par exemple, ils doivent traverser le Brabant wallon la nuit et sont face à une mesure différente".
Avec toutes ces règles à communiquer et à faire respecter par la population sans forcément en être convaincus, les élus se disent parfois épuisés. À Liège, Willy Demeyer explique avoir "pris trois jours de congés depuis le début de la pandémie". "Hier, j'ai assisté à des débats sur les forums des bourgmestres. Le désespoir était grand, de se dire 'on va encore changer, les gens ne vont pas comprendre, ça va être difficile'. Je n'ai jamais vu ça, ils sont dans les cordes", s'inquiète le bourgmestre de Liège.