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Ce dimanche, Sophie Wilmès a été nommée Première ministre de la Belgique. Elle remplace ainsi Charles Michel, qui deviendra prochainement président du Conseil européen. Cette nomination n'est visiblement pas du goût de Theo Francken. Le député du parti nationaliste flamand N-VA a critiqué ce choix et madame Wilmès elle-même dans une interview en direct à la chaîne flamands VTM.
"En décembre dernier, le gouvernement est tombé. Tous les membres qui sont restés ont dit qu'ils ne voulaient pas de nouvelles élections dans les 40 jours. Ils ont préféré attendre le mois de mai. Pendant ce temps-là, certains d'entre eux ont préféré utiliser ces mois pour préparer leur carrière et se reclasser à des postes importants. On le voit aujourd'hui. Ils ont presque tous quitté le bateau. C'est ce qui fait qu'on se retrouve à bord avec quelqu'un d'inconnu comme Premier ministre. Inconnu en tout cas en Flandre. En plus, Sophie Wilmès a été élue il y a quelques années à la province du Brabant flamand, sur une liste Union des Francophones. L'Union des Francophones, ce sont ceux qui refusent d'apprendre le néerlandais et de s'adapter", a déclaré Théo Francken.
Sophie Wilmès, désormais Première ministre belge, était l'invitée du RTL INFO 19H. Notre présentateur Simon François en a profité pour faire réagir la libérale sur les propos de Theo Francken.
Simon François: Votre réaction, madame Wilmès. Vous refusez d'apprendre le néerlandais?
Sophie Wilmès: Certainement pas. D'ailleurs je viens de faire quelques interviews chez vos collègues néerlandophones. Vous savez, moi je suis et je resterai la Première ministre de tous les Belges. J'ai toujours travaillé dans le sens d'un respect mutuel de toutes les communautés, peu importe les langues parlées. Ça ne changera pas, et certainement pas suite à des interviews de ce type-là.
Simon François: La Première ministre de tous les Belges, y compris de ceux qui votent pour la N-VA?
Sophie Wilmès: Mais bien sûr. Parce que si je ne partage pas l'ADN de ce parti politique, il faut en tout cas respecter la population dans ses choix. Nous sommes un pays démocratique. Les gens ont le libre choix de s'exprimer comme ils l'entendent. Il faut lire ce qu'il y a dans ces choix, il faut les écouter. Il ne faut certainement pas les snober.
Simon François:Dans l'intervention de monsieur Francken, il y avait une autre critique. C'est cette apparente défection de nombreux ministres du gouvernement fédéral. Un nationaliste flamand qui déplore que le gouvernement fédéral n'est pas assez fort, qu'il n'y ait pas assez de personnalités au gouvernement fédéral, c'est assez paradoxal?
Sophie Wilmès: Je laisse monsieur Francken à ses analyses. Moi ce que je sais c'est qu'on a effectivement deux personnalités fédérales francophones qui sont amenées à exercer des fonctions non seulement prestigieuses, mais fondamentales pour l'avenir de l'Europe. Je constate que Charles Michel a été désigné par ses pairs, par les autres chefs de gouvernement. Ils ont reconnu ses qualités. C'est important pour l'Europe, mais c'est aussi important pour le rayonnement de la Belgique. Je trouve qu'on doit avoir une attitude plutôt de fierté nationale.