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Se basant sur des témoignages de parents et des plaintes reçues par le Délégué général aux droits de l'enfant, la Ligue fait état mercredi, dans un dossier de rentrée, d'une série d'attitudes stigmatisantes en cas de non-paiement des frais. Ainsi, dans une école bruxelloise du réseau libre, les enfants dont les parents n'ont pas payé le "droit de chaise" (les frais de surveillance du repas de midi, ndlr) sont tout bonnement contraints de s'asseoir par terre...
Dans une autre école libre de la capitale, il est arrivé que des enfants dont les parents n'avaient pas payé les frais soient interpellés devant toute la classe. A Bruxelles toujours, mais dans un réseau communal cette fois, les noms des enfants dont les parents n'ont pas payé sont cités publiquement avant que le rang n'entre en classe. Ces pratiques humiliantes ne sont pas propres à la capitale. Ainsi, dans une école namuroise, les noms des mauvais payeurs sont affichés en classe. Et dans un établissement du Hainaut, les enfants sont pressés d'expliquer eux-mêmes les raisons qui justifient ces difficultés de paiement...
À côté de cela, la Ligue dénonce les frais illégaux toujours réclamés par certaines écoles, notamment des frais de photocopies indus ou des minervals déguisés. L'association se garde toutefois de mettre l'ensemble des écoles de Wallonie et de Bruxelles dans le même sac: "Il y a autant de pratiques que d'écoles, et la plupart font de leur mieux avec les moyens du bord, travaillant avec des budgets serrés. Hélas, la variable d'ajustement est souvent dans la poche des parents".
Si d'autres frais réclamés aux parents sont, eux, bien légaux, ils posent néanmoins bien souvent question, comme des frais de sorties et voyages scolaires onéreux et obligatoires, relève encore la Ligue. Pour elle, certaines écoles ont pris le pli d'annoncer dès le début d'année des frais scolaires importants afin d'effectuer un "tri" social parmi leurs élèves.
"Le contrat de l'école indiquait que si on ne voulait pas que nos enfants participent aux voyages, on devait les changer d'école!", rapporte ainsi un parent, cité par la Ligue des familles. L'association, qui milite depuis des années pour la fin des frais scolaires, salue les mesures législatives adoptées par le gouvernement sortant pour réduire les coûts facturés aux parents dans l'enseignement maternel dès la rentrée prochaine. Mais il convient, pour elle, d'aller bien plus loin.
Elle réclame ainsi la "gratuité totale" dans l'enseignement obligatoire, notamment pour les garderies du matin, du midi et du soir, ainsi qu'un calendrier précis pour y arriver. Consciente que cette gratuité totale -impayable pour une Fédération Wallonie-Bruxelles aujourd'hui désargentée- ne pourra se faire du jour au lendemain, la Ligue souhaite en attendant un plafonnement des dépenses admises, ainsi que l'instauration d'un tarif de garderie réduit pour les familles monoparentales et/ou nombreuses.