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RTL INFO rencontre une chasseuse de pédophiles sur internet: voici comment elle traque les prédateurs sexuels

Nous avons rencontré une personne membre d'un groupe de lanceurs d’alertes qui tente de débusquer des pédophiles sur internet. Le groupe a déjà permis l’arrestation de certaines personnes. Ses pratiques sont pourtant contestées, et souvent à la limite de la légalité Le groupe estime agir de bonne foi face au manque de moyens de la police dans la lutte contre la pédo-criminalité. Une des membres témoigne pour RTL INFO.

C’est en se faisant passer par messagerie pour une petite fille que Jager communiquait avec Pierre-Luc Bélanger, un habitant du Québec. Un pédophile présumé qui envoie des messages et des photos particulièrement explicites et choquantes. Car elles sont censées être lues par une enfant.
 
"Pierre-Luc Bélanger est un prédateur qu'on suivait depuis plus de trois mois. Il nous a contactés sur le faux profil de petite fille qu'on a créé. Et malgré le fait qu'on lui a précisé qu'on n'avait que 11 ans, qu'on n'avait jamais fait de choses sexuelles, il insistait. Il nous adressait la parole comme si on était une femme à consommer sexuellement", explique Jager Morre, membre du groupe de lanceurs d'alerte "Steven Moore".

L’homme a ensuite été arrêté.
 
A la Réunion, le groupe de chasseurs a fait éclater un scandale de réseau de pédophilie. L’affaire a fait les grands titres de la presse locale.

On doit faire très très attention à ne pas être dans l'incitation

Ces lanceurs d’alerte respectent une ligne de conduite stricte pour ne pas entacher l’éventuel procédure judiciaire que leurs actions vont provoquer. Et ils cherchent des preuves. "C'est tous les envois de textes à caractère sexuel et pédopornographique. Les fantasmes qu'il nous envoie, les photos de leur visage, de leur corps, d'eux qui se masturbent face caméra", confie Jager. "On doit faire très très attention à ne pas être dans l'incitation, c'est très important. Il faut que toutes les demandes viennent d'eux en premier, et nous on suit le mouvement", ajoute-t-elle.

En faisant de telles démarches, on pourrait aussi se voir reprocher certaines infractions

Ce type d’initiative n’est pas encouragé par les autorités, qui précisent qu’un faux profil constitue un faux informatique. "Bien évidemment que si toute infraction pénale qui est portée à la connaissance des services de police doit être traitée et prise en compte. D'ailleurs, il n'est pas impossible que cet élément de preuve puisse être recevable en justice. Mais il faut être prudent, parce qu'en faisant de telles démarches, on pourrait aussi se voir reprocher certaines infractions. Ce serait un petit peu dommage d'être celui qui est poursuivi alors qu'on part d'une bonne intention", rappelle Denis Goeman, substitut du procureur du roi du parquet de Bruxelles.
 
Le groupe "Steven Moore" est actif à partir de la Belgique, la France et la Réunion. Outre la traque de suspects, les lanceurs d’alerte veulent s’adresser aux parents. "À l'époque où internet n'existait pas, les prédateurs traquaient les enfants à la sortie des écoles, dans les rues, etc. Aujourd'hui, les prédateurs se trouvent déjà dans la poche de vos enfants via leurs smartphones. Surveillez la manière dont vos enfants utilisent les réseaux sociaux", explique Jager.

Très actif et très bien documenté au niveau des lois, le groupe continue à l’heure actuelle leurs infiltrations.

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