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Un individu radicalisé, fiché par l'OCAM et ancien détenu, a tué un policier en patrouille jeudi soir à Schaerbeek. Un autre a été blessé. Le matin même, l'assaillant s'était présenté au commissariat pour faire part de sa haine envers la police et pour demander un suivi psychologique. Le magistrat en poste a décidé de diriger l'individu vers le service psychiatrique d'un hôpital. Les policers ont alors conduit l'individu aux Cliniques universitaires Saint-Luc. L'homme a ensuite quitté l'établissement, avant de commettre son crime quelques heures plus tard.
Interrogé par nos soins, le ministre de la Justice a indiqué ce vendredi soir que le magistrat avait estimé qu'une personne voulant attaquer des policiers ne se présenterait vraisemblablement pas au commissariat pour demander de l'aide. "Sur base de ça, il a décidé de renvoyer vers un centre psychiatrique", nous a expliqué Vincent Van Quickenborne. "La personne a été transférée par la police vers l'hôpital. Là, la police l'a donné entre les mains de l'hôpital. À partir de là jusqu'à l'attentat, on n'a pas encore suffisamment d'informations. C'est l'enquête qui est en cours pour savoir ce qui a été dit à ce moment-là, qu'est-ce qu'on a fait, et quand la personne est sortie de l'hôpital. C'est l'enquête qui va le démontrer", a encore ajouté le ministre à notre micro.
Rebondissement ce vendredi soir: l'hôpital où l'individu a été transféré annonce ne pas avoir été mis au courant de sa dangerosité et indique ne pas avoir pu l'évaluer. Pourquoi? Car l'homme a tout simplement quitté la salle d'attente.
Les cliniques Saint-Luc pas informées de la dangerosité de l'agresseur
Les cliniques universitaires Saint-Luc n'ont jamais été informées par les policiers du danger potentiel que présentait l'homme qui a tué un agent jeudi soir à Schaerbeek. L'hôpital bruxellois est revenu en détails, dans un communiqué envoyé vendredi soir, sur la venue de l'agresseur au service des urgences jeudi matin. "Vers 11h, un homme, accompagné par 3 policiers, se présente au service des urgences pour une prise en charge psychologique volontaire", explique-t-on.
Moins d'une demi-heure plus tard, l'individu est évalué par une infirmière d'accueil et d'orientation pour la suite de sa prise en charge aux urgences. C'est à ce moment que les policiers quittent l'hôpital "sans avoir jamais informé les membres du personnel des urgences de la dangerosité de la personne". Cette dernière a ensuite été priée de patienter dans la salle d'attente avant sa prise en charge psychiatrique, conformément à la procédure. Une vingtaine de minutes plus tard, une infirmière venant chercher le patient constate que celui-ci a quitté les lieux de son plein gré, "sans avoir été évalué psychiatriquement". "Les cliniques tiennent à rappeler que tout patient qui se présente aux urgences est libre de les quitter à son initiative sauf s'il s'inscrivait dans le cadre d'une surveillance policière continue, ce qui n'était pas le cas dans le cadre de cette admission", précise-t-on dans le communiqué. L'institution souligne encore qu'"aucune consigne n'a été donnée par les autorités compétentes".