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L'événement Facebook "La Boum 2" a été supprimé du réseau social... mais est réapparu

Facebook a, "en concertation avec le parquet", bloqué la page de l'événement "La Boum 2", a indiqué jeudi soir un porte-parole du réseau social, confirmant une information donnée par le collectif L'Abîme, organisateur de l'événement. Tous les évènements nommés La Boum 2 n'ont cependant pas été supprimés...

L'événement Facebook intitulé "La Boum 2" n'est plus visible sur le réseau social. Plus de 28.000 personnes suivaient l'événement fermé jeudi en fin d'après-midi, dont quelque 8.000 à 9.000 projetaient d'y participer, a précisé le représentant du collectif L'Abîme. Le groupe Facebook "La Boum 2" est quant à lui toujours actif.

La police avait pris contact avec Facebook pour stopper la diffusion de l'événement sur internet. L'entreprise avait répondu qu'elle n'agissait que sur réquisition du parquet. Contacté par nos soins, le parquet de Bruxelles confirme la réponse fournie par Facebook, mais refuse tout commentaire. "L'enquête est en cours donc je ne peux rien communiquer", a réagi la porte-parole. Bref, le parquet refuse de dire s'il a requis le blocage de l'événement ou non. 

Après étude, nous avons décidé de bloquer la page

Facebook a réagi par l'intermédiaire d'un de ses porte-paroles. "Notre priorité est de maintenir la sécurité des gens, aussi bien sur nos plateformes qu'en dehors. Les autorités locales nous ont informés que cette page événementielle n'était pas conforme aux exigences légales actuelles en matière de Covid-19. Après étude, nous avons décidé de bloquer la page", a-t-il précisé.

Interrogé par nos confrères de Sudpresse, un porte-parole de l'événement, Dave Monfort, s'est exprimé. "On commençait à s’approcher des 30.000 personnes. On allait ouvrir la bouteille de champagne", a-t-il dit.

La police de Bruxelles interviendra en cas de provocation

La ministre de l'Intérieur, Annelies Verlinden (CD&V), a déclaré jeudi en séance plénière du parlement qu'il y avait un risque que les rassemblements se fassent en plusieurs endroits. Le bourgmestre de Bruxelles est en contact avec la police et une réunion de coordination avec le Centre de crise est prévue ce vendredi.

Le 1er mai est toujours une journée chargée en manifestations à Bruxelles: une dizaine d'événements sont déjà prévus. "Le bourgmestre tient à ajouter que Bruxelles est toujours attentive au droit à la liberté d'expression et que la capitale est un lieu de détente. Mais si vous venez à Bruxelles pour semer le chaos et provoquer la police, alors la police interviendra", a précisé sa porte-parole Maïté Van Rampelbergh.

Mais il semblerait que d'autres évènements Facebook sur La Boum 2 soient toujours visibles. Au moins deux autres pages étaient toujours disponibles ce matin.

Le premier événement avait rassemblé des milliers de personnes

Rappelons que le premier événement "La Boum 1", d'abord présenté comme un canular, a rassemblé des milliers de personnes dans le Bois de la Cambre, à Bruxelles, le jeudi 1er avril. La police était intervenue, des affrontements avec les participants sont survenus, quelques dizaines de personnes ont été blessées et plusieurs ont été arrêtées.

Le représentant du collectif l'Abîme s'était signalé aux autorités, qui cherchaient à entrer en contact avec le groupe. Il a été interpellé mardi vers 08h20 à son domicile, soit avant l'heure de sa convocation à 09h00 au commissariat central de Bruxelles. L'intéressé avait initialement été convoqué le vendredi 23 avril, mais avait appelé la police pour repousser la date fixée afin de pouvoir être assisté d'un avocat. Lors de son audition, qui a duré environ 4 heures et demie, il a reconnu être l'administrateur de la page Facebook et du site internet. Il avance que les policiers ont cherché à déterminer si des éléments à charge pouvaient impliquer sa responsabilité dans les infractions de création d'une milice et d'incitation à la violation, et ce respectivement sur base d'une vidéo humoristique avec des membres du collectif déguisés en militaires et d'images tournées lors la fête "La Boum" du 1er avril. Ils auraient aussi cherché à faire le profil des membres du collectif L'Abîme. Il a été relaxé à l'issue de l'audition. Son téléphone a été confisqué pendant 24 heures.

Le porte-parole de L'Abîme ne souhaite pas poser d'étiquette sur les membres de son collectif, créé "pour permettre aux jeunes de renouer avec la fête en extérieur malgré la pandémie amenée à durer". Quant aux participants, il défend qu'il n'y a pas eu de recherche suffisamment poussée pour parler de 'convergence des extrêmes', comme cela a été fait ces derniers jours dans les médias, et il ajoute qu'une source mentionnée dément avoir fait état de la présence d'extrémistes ou autres anciens para-commandos. "Sur base des statistiques Facebook, le public avait plutôt au départ dans les 25 ans et comptait une plus large majorité de femmes. Il a vieilli par la suite en montant au-dessus de 35 ans, avec un peu plus d'hommes. On a des jeunes adultes qui ont besoin de vie sociale. Parler d'extrêmes et de personnes dangereuses, c'est ajouter de la peur à la peur. Cela va dissuader les gens pacifiques de venir, mais aussi attirer des gens violents. Cette image d'affrontements avec la police, donnée à la Boum du 1er avril, a attiré des jeunes casseurs le 2 avril. Mais, bien sûr que je ne peux pas assurer que dans un rassemblement de plusieurs centaines voire quelques milliers de personnes, il n'y aura pas une personne d'extrême droite ou d'extrême gauche", a-t-il fait valoir, appelant la police à encadrer l'événement de samedi, plutôt qu'à le réprimer.

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