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Les faits remontent au 23 février 2018 à l'aéroport de Charleroi (BSCA). Jozef Chovanec, âgé de 38 ans, avait posé des difficultés au personnel lors de son embarquement vers Bratislava, en Slovaquie. La police fédérale aéroportuaire avait alors été requise pour le maîtriser et le passager s'était rebellé sur le tarmac.
L'affaire a refait surface mercredi car une séquence vidéo inédite a été diffusée à l'initiative de la veuve de la victime dénonçant la lenteur de la justice à déterminer les causes exactes du décès. Sur ces images de vidéosurveillance, on peut voir l'homme saignant abondamment du visage après s'être tapé la tête contre un mur, au bout de plusieurs heures de privation de liberté. Il s'ensuit une intervention pour le maîtriser puis le menotter, lors de laquelle l'un des fonctionnaires de la police fédérale (six au total interviennent) s'assoit sur l'homme plaqué à plat ventre sur un matelas. Certains semblent s'amuser de la situation et une policière, debout légèrement en retrait, effectue brièvement un salut hitlérien, toujours selon ces images d'une caméra placée dans la cellule. Lors de cette opération, l'individu avait fait un arrêt cardiaque et était décédé quelques jours plus tard.
L'avocate des policiers réagit
L'avocate de deux policiers impliqués s'exprimait ce midi sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche. Elle assure que ses clients ont respecté les règles pour maîtriser le ressortissant slovaque. "Monsieur Chovanec, malgré qu'il ait été menotté, continuait à tenter de se marteler la tête contre une cellule qui est entièrement en béton. On a appelé le SMUR. Ca a pris une vingtaine de minutes avant que le SMUR arrive, quand le SMUR arrive, monsieur Chovanec est en vie et continue à communiquer avec les forces de l'ordre. Alors, certes, il est en délire, mais il est en vie. C'est suite à l'injection, je ne dis pas qu'il y a un lien de corrélation, mais c'est après l'injection que monsieur Chovanec fait un arrêt cardiaque", a dit l'avocate.
Cette dernière estime donc que l'intervention des policiers n'est pas la cause du décès quelques jours plus tard de l'homme d'affaires slovaque.
"Pas la première fois"
Une intervention jugée excessive pour les parties civiles qui affirment d'ailleurs que ce n'est pas un cas isolé. "C'est quand même une sorte d'action contre mon client, mais je pense que ce n'est pas la première action de la police de Charleroi", a affirmé Ann Van De Steen, avocate de la veuve de Jozef Chovanec, sur le plateau.
Cette dernière a ainsi sous-entendu que la police de Charleroi était coutumière de ce genre d'actions musclées. "On a reçu assez d'emails", a ajouté l'avocate, sans en dire plus.
La juge d'instruction a décidé cette semaine de procéder à une reconstitution. La date n'est pas encore connue.