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Un préavis de grève est arrivé à échéance au sein du groupe Lidl en Belgique après l'"échec" de la conciliation de lundi. Les syndicats dénoncent notamment des charges de travail trop lourdes. Ce mercredi matin, une centaine de magasins sont fermés.
Un courrier, qui nous a été transmis via le bouton orange Alertez-nous, a été envoyé au personnel afin de lui communiquer cette intention suite à l'échec des négociations avec la direction. Le front commun syndical y rappelle ses revendications et en quoi la direction n'y adhère pas complètement.
1. Les syndicats réclament un mesurage des tâches à faire dans tous les magasins, ceci sur une période suffisante (une semaine) pour prendre en considération tous les aléas des magasins. Ils veulent aussi que les représentants syndicaux soient associés à la direction pour valider les calculs du mesurage. Selon les syndicats, la direction ne veut pas que ce mesurage soit fait dans tous les magasins et pour une période d'une semaine.
2. Les syndicats demandent un renforcement drastique des équipes volantes. Selon eux, le renforcement actuel est "insuffisant".
3. Les syndicats veulent aussi le maintien à durée indéterminée des 42h/semaine dans chaque magasin + soit maintien des 28h/semaine (en vigueur jusqu'au 30/9) soit le retrait de la "presta nette" du Filiale Manager. Là aussi, la direction ne rencontrerait pas complètement cette exigence.
Enfin, plus généralement, les syndicats estiment que la direction nie que l'absentéisme et le turn-over soient le signe d'une charge de travail trop grande pour les travailleurs. "Quand la direction reste sourde à vos revendications, il faut durcir le ton" ont conclu les syndicats dans leur lettre aux personnel.
Il faut trouver un juste équilibre
La direction de Lidl déplore cette action de grève qui entraîne, mercredi, la fermeture de nombreux supermarchés. Elle espère rapidement retrouver les syndicats autour de la table des négociations pour aboutir à une nouvelle convention collective de travail car, selon elle, il y avait une "proposition constructive".
Contacté par nos soins, le porte-parole Lidl Belgique, Julien Wathieu, nous explique que des négociations ont lieu depuis près de 3 ans dans le cadre d'une nouvelle convention collective de travail. "Plusieurs propositions sont sur la table visant à optimiser l'organisation", nous explique-t-il en citant notamment le recours à des sociétés externes afin de déléguer des tâches effectuées jusqu'alors par les travailleurs de Lidl.
Les négociations en cours portent notamment sur le temps nécessaire pour effectuer les tâches quotidiennes en tenant compte des spécificités de chaque magasin. Et c'est précisément là que surviennent des points de blocage. "Il faut trouver un juste équilibre. Ni trop d'heures, ni trop peu", nous dit le porte-parole assurant que la direction souhaite "maintenir le dialogue social".
A l'heure actuelle, le porte-parole ignore le nombre exact de magasins impactés par ce mouvement de grève. "Une partie importante des magasins ont rouvert ce matin", résume Julien Wathieu.
"A Bruxelles, 10 magasins sont fermés mais d'autres suivent car les clients se rabattent sur les supermarchés ouverts qui à leur tour, suivent le mouvement. A Charleroi et Mons, une trentaine de magasins sont fermés et une quinzaine dans la région de Liège. Par ailleurs, deux centrales sur sept sont à l'arrêt et deux autres suivront dans l'après-midi", a expliqué Stanny Hermans de la CNE.
Selon la déléguée BBTK Mary-Anne Smeets, au moins cinq magasins sont fermés dans le Limbourg et ainsi que plusieurs autres à Deinze, Anvers, Audenarde, Zelzate, Wondelgem, Gand, etc. Certains supermarchés n'ouvriront qu'une partie de la journée en raison d'un manque de personnel. Le centre de distribution de Gullegem est lui aussi fermé.