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Trente-six pour cent des athlètes féminines de haut niveau en Grande-Bretagne ignorent les conséquences potentiellement graves de l'absence de leurs règles menstruelles, pensant qu'il s'agit d'un phénomène normal ou, dans certains cas, bénéfique pour une personne active, selon une nouvelle enquête menée outre-Manche.
Le rapport sur la santé des athlètes féminines rédigé par le Project RED-S et Kyniska Advocacy s'est appuyé sur les réponses de 769 athlètes britanniques de sexe féminin.
Il est apparu que 30 % d'entre elles s'étaient vu dire par un professionnel de la santé que les anomalies menstruelles étaient "normales" compte tenu de leur niveau d'activité.
Selon le rapport, cela indique que les médecins généralistes et les autres professionnels de la santé "ne sont pas suffisamment informés des conséquences potentiellement graves pour la santé de l'irrégularité ou de l'absence des règles".
Les raisons les plus courantes d'un dysfonctionnement menstruel sont une faible disponibilité énergétique, le syndrome des ovaires polykystiques, une thyroïde hyperactive ou une maladie cardiaque. L'absence de menstruation est également un symptôme-clé du déficit énergétique relatif dans le sport (RED-S). En l'absence de traitement, le syndrome du RED-S peut entraîner des dommages irréparables et altérer presque tous les systèmes de l'organisme.
Le rapport s'est également penché sur l'image corporelle des athlètes. Cinquante pour cent des personnes interrogées ont déclaré avoir consciemment restreint leur alimentation afin d'améliorer leurs performances et 91% ont reconnu s'être inquiétées de la quantité de calories qu'elles ingéraient, 19 % d'entre elles admettant même que ces inquiétudes arrivaient "tout le temps".
Le rapport recommande qu'une formation obligatoire, centralisée et complète des entraîneurs sur la santé des femmes soit intégrée à toutes les qualifications des entraîneurs à tous les niveaux. Il demande aussi la création d'un réseau de soutien pour la santé des femmes, l'image corporelle, les troubles de l'alimentation et le syndrome du RED-S.