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Succès pour le deuxième tir du nouveau missile nucléaire M51

Annoncé quasi en direct par le ministre de la Défense, Hervé Morin, lors d'une visite au Salon du Bourget, le deuxième tir d'essai du nouveau missile stratégique M51 destiné aux sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) a été couronné de succès jeudi.

"Ce matin, nous avons effectué le deuxième essai du missile M51 qui a été parfaitement réussi", s'est félicité le ministre dans les allées du Salon de l'aéronautique et de l'espace du Bourget.

Tout comme le premier essai du M51 mené avec succès déjà le 9 novembre 2006, le deuxième a également été effectué depuis la terre, à partir du Centre d'essais de lancement de missiles de Biscarosse (Landes), sans charge nucléaire.

Après un vol d'une quinzaine de minutes et d'un peu plus de 4.000 km, le missile s'est abîmé dans l'Atlantique nord "très au large des côtes américaines", a-t-on précisé dans l'entourage du ministre.

"C'est pour EADS et Astrium (filiale d'EADS responsable du développement et de la production du M51, NDLR) un grand sujet de fierté", a déclaré au ministre le coprésident exécutif d'EADS, Louis Gallois, sur le stand du groupe européen d'aéronautique et de défense.

Selon M. Morin, la campagne d'essais du M51 sera menée avec un nombre réduit de tirs, non précisé, "comme aucun pays n'a jamais été capable de le faire". Il s'agit d'une "source d'économies" dont le corollaire est que "nous n'avons pas droit à l'erreur", a souligné le coprésident d'EADS devant une maquette du missile.

"Le prochain tir de qualification sera effectué à partir de l'eau, dans une installation du centre d'essais de Biscarosse qui permet de simuler l'environnement d'un tir à partir d'un sous-marin", a indiqué à l'AFP le directeur général pour l'armement, François Lureau. Le suivant pourrait être mené à partir d'un sous-marin.

"Le programme se déroule de façon parfaitement conforme avec l'objectif d'une mise en service opérationnelle à partir de 2010", a-t-il noté.

Le ministre a vu dans le succès du second tir "un exploit technologique absolument indispensable" pour "poursuivre l'effort entrepris par le général de Gaulle (...) afin de développer depuis les années 1950 une dissuasion totalement indépendante".

"Cet effort-là, nous devons le maintenir, nous devons sauvegarder cet instrument pour sauvegarder notre souveraineté et notre indépendance", a expliqué M. Morin.

L'essai de jeudi, a-t-il indiqué dans un communiqué, a été "conduit conformément à l'ensemble des engagements internationaux de la France en matière de sécurité, de transparence et de non-prolifération".

Il a été "suivi tout au long de sa phase de vol" par la Délégation générale pour l'armement (DGA), maître d'oeuvre industriel du M51, et par les radars du Monge, un bâtiment de la marine, a ajouté le ministre.

De son côté, le collectif "Non au missile M51" a estimé que la France venait "une nouvelle fois de violer le traité de non-prolifération des armes nucléaires".

Missile intercontinental, le M51 est destiné à équiper les SNLE de nouvelle génération de la Force océanique stratégique française (FOST). Il est appelé à remplacer le missile M45, dont sont dotés actuellement les quatre SNLE de la FOST.

D'une hauteur de 12 mètres et d'un poids "maximal de 56 tonnes" avec ses six têtes nucléaires, il disposera d'une portée sensiblement accrue (de l'ordre de 8.000 km) et d'une précision améliorée par rapport aux M45, selon le ministère de la Défense.

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