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Après les attentats qui ont ébranlé la ville de Paris vendredi, la riposte policière est intense en France. Près de 170 perquisitions ont été menées cette nuit en banlieue parisienne et un peu partout dans le pays.
Les forces de l'ordre ont mené dans la nuit de dimanche à lundi 168 perquisitions administratives, dans le cadre de l'état d'urgence décrété après les attentats de Paris, perquisitions qui ont conduit à 23 interpellations et à la saisie de 31 armes, a annoncé Bernard Cazeneuve. Au cours des dernières 48 heures, le ministre de l'Intérieur a par ailleurs prononcé "104 assignations à résidence" à l'encontre "d'individus qui font l'objet d'une attention particulière de nos services".
Le Premier ministre Manuels Valls avait annoncé dans la matinée ces perquisitions sans lien direct avec l'enquête sur les attentats de Paris qui ont fait 129 morts et plus de 350 blessés vendredi soir.
Elles ont eu lieu "dans 19 départements", en région parisienne, à Lille, dans le Nord, à Lyon, à Toulouse, à Marseille, "dans toutes les grandes agglomérations de France", a précisé le ministre de l'Intérieur lors d'une conférence de presse à Paris. Elles ont mobilisé quelque 1.400 policiers.
Lors de ces perquisitions, "31 armes dont 19 armes de poing, huit armes longues et quatre armes de guerre" ont été saisies, a détaillé M. Cazeneuve. "Vingt-trois individus ont été interpellés et placés en garde à vue."
"Ces actions vont se poursuivre. La riposte de la République sera d'ampleur, elle sera totale", a-t-il martelé. "Ces perquisitions nous permettent d'accélérer nos investigations sur les objectifs radicalisés et de nourrir les informations dont nous disposons", a-t-il insisté.
Ainsi dans le Rhône, une perquisition au domicile d'un "objectif" soupçonné de "se livrer au trafic d'armes et de stupéfiants et de soutenir la mouvance islamiste radicale" a permis la découverte d'une kalachnikov, de 3 pistolets automatiques, de munitions et de gilets pare-balles, a-t-il dit.
Une autre perquisition au domicile des parents du suspect "a permis la découverte de plusieurs pistolets automatiques, de munitions, de brassards de police, de vêtements militaires et d'un lance-roquettes". Ces deux opérations ont eu lieu à Feyzin (banlieue sud de Lyon).
Treize perquisitions ont été menées au total en région lyonnaise et dans le secteur de Villefranche-sur-Saône (Rhône).
Dans le Val-de-Marne, six perquisitions visant "la mouvance radicale" ont été menées. Selon une source proche de l'enquête, "des munitions ont été saisies, mais pas d'armes" et "au moins une personne a été placée en garde à vue".
Six perquisitions ont également été menées dans l'Essonne, sur "des objectifs de droit commun liés à des soupçons de radicalisme", sans donner lieu à aucune interpellation ou saisie d'arme, selon une source proche de l'enquête et une source policière.
A Toulouse, au moins trois personnes ont été placées en garde à vue, selon le parquet. Une opération menée en plusieurs lieux de La Reynerie, le quartier toulousain du Mirail, où a vécu l'islamiste Mohamed Merah.
Dans l'agglomération grenobloise, des perquisitions et interpellations ont concerné des dossiers à mi-chemin entre délinquance de droit commun et radicalisme, selon une source proche du dossier.
Dans le Nord, des perquisitions ont été menées, notamment à Jeumont, a confirmé la mairie, sans donner de détails.
Bernard Cazeneuve a précisé que "203 interdictions de sortie du territoire" avaient été prononcées depuis le vote des lois renforçant la lutte contre le terrorisme en 2012 et 2014, ainsi que "62 interdictions d'entrée et de séjour". Il a ajouté que 87 sites internet incitant au terrorisme avaient fait l'objet d'un blocage administratif.
Depuis le début de l'année, six déchéances de nationalité ont été prononcées et "34 arrêtés d'expulsions ont été pris".