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Europol a totalisé plus de 200 échecs ou réussites d'attaques terroristes dans l'UE en 2015. Un rapport annuel sur le terrorisme a été dévoilé aux parlementaires européens.
L'Union européenne a fait face en 2015 à plus de 200 échecs et réussites d'attaques terroristes sur son territoire, a annoncé lundi l'office de police criminelle intergouvernemental européen Europol. Au total, 151 personnes ont été tuées et plus de 360 blessées l'an dernier, selon Manuel Navarrete Paniagua, le directeur du Centre européen de contre-terrorisme, qui fait partie d'Europol.
L'Europe a été frappée par plusieurs attaques terroristes ces dernières années, dont la dernière remonte aux attentats du 22 mars à Bruxelles.
Manuel Navarrete Paniagua a fourni lundi aux parlementaires européens des chiffres issus d'un rapport annuel sur les tendances en matière de terrorisme qu'Europol publiera dans les semaines à venir et qui rassemble des données provenant des Etats membres de l'UE. Ceux-ci ont répertorié 211 échecs et réussites d'attentats en 2015. Plus de 1.000 personnes ont été arrêtées pour des infractions liées au terrorisme.
17 attaques de terrorisme djihadiste
Les cas les plus mortels étaient dus à ce qui a été qualifié de terrorisme djihadiste, avec 17 attaques, 150 morts et 667 personnes arrêtées attribués à ce phénomène l'année dernière.
"Les cellules terroristes qui sont prêtes à perpétrer une attaques terroriste dans l'UE sont principalement domestiques et basées en son sein, mais nous sommes conscients de la connexion qu'il ont avec le soi-disant Etat islamique (EI)", a expliqué M. Navarrete Paniague.
Tant les loups solitaires que des combattants étrangers, soit des Européens qui ont voyagé en Syrie ou en Irak pour combattre au côté de groupes extrémistes tels que l'EI, représentent "une sérieuse menace", a-t-il ajouté.
"Avec ces zones de conflit en Syrie, en Irak et en Lybie leur fournissant un entraînement mais aussi la capacité d'obtenir les moyens de perpétrer des attentats, cela les rend beaucoup plus dangereux", a-t-il encore confié, notant toutefois qu'il existe également des suspicions d'entraînements donnés dans d'autres régions telles que les Balkans.
Nationalisme, séparatisme et extrême-droite
Europol traque également d'autres groupes terroristes, a assuré le directeur du Centre européen de contre-terrorisme. Les nationalistes et les séparatistes ont ainsi représenté 168 arrestations en 2015, tandis que les attaques d'anarchistes ou de personnes situées à gauche politiquement ont été à leur plus bas niveau depuis 2006, avec 67 individus arrêtés dans six Etats membres. Une personne a été tuée dans une attaque attribuée à la gauche en Grèce l'année dernière.
Les extrémistes de droite ont quant à eux intensifié leurs activités criminelles l'année dernière, s'appuyant sur "un sentiment anti-européen et anti-islam" accru. Neuf attaques ont été répertoriées, contre aucune en 2014. Les arrestations ont, elles, baissé pour passer de 34 à 11.
De façon générale, les derniers attentats terroristes dans l'UE suggèrent une bien meilleure coordination par les terroristes que précédemment, a encore averti M. Navarrete Paniague.