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Dans sa rubrique Bel RTL Eco, Bruno Wattenbergh est revenu sur l’affaire Volkswagen. "On peut vraiment parler d’une affaire : il y a une tricherie, un logiciel espion, un drame boursier, un futur procès et une amende colossale à la clé".
Qu’est-ce que Volkswagen a précisément fait pour créer ce scandale énorme qui a été révélé hier?
Le plus grand constructeur mondial aurait doté quelque 482.000 véhicules vendus aux Etats-Unis d'un petit logiciel très sophistiqué capable de détecter automatiquement à quel moment ils étaient soumis à un test de mesure anti-pollution des autorités. Une fois le contrôle en question terminé, le mécanisme se désactivait.
D’où vient l’information ?
Elle vient des autorités américaines... mais, le constructeur a reconnu les faits. Bref c’est plus que probablement établi.
Qu’est-ce qui a bien pu motiver un constructeur de référence comme Volkswagen à commettre un tel acte?
C’est honnêtement très difficile à comprendre. Le groupe Volkswagen, qui comprend 12 marques, dont certaines prestigieuses, comme Bentley, Lamborghini et Porsche, bénéficie d'une image exceptionnelle, hors du commun. À la fois sur le marché, chez les clients, mais aussi dans les milieux de la finance. Comment un groupe industriel pour qui la réputation est si importante a pu faire une chose pareille? Quant à la motivation, on peut penser que la pénétration du diesel aux Etats-Unis soit un enjeu économique important. Mais ce que la marque risque de perdre est bien plus important que cet enjeu-là!
Et la marque a déjà perdu gros!
D’abord, en fin de journée ce lundi, le cours en bourse avait perdu 17,14%. Ce qui représente, tenez-vous bien, 15 milliards d’euros de capitalisation boursière. En une journée. Ensuite, cette révélation a poussé Volkswagen à annoncer le retrait de la vente des modèles diesels 4 cylindres du marché américain. Des modèles représentant un quart de ses ventes aux USA, son pari pour conquérir le marché américain. On peut aussi penser que ce scandale signifie la disparition durable des ventes de diesel Volkswagen sur le marché américain. Autre conséquence, les autorités allemandes ont décidé hier après-midi de contrôler tous les véhicules vendus en Allemagne, et pas que les véhicules de Volkswagen. On ne peut donc pas s’empêcher de penser que d’autres constructeurs, malgré leur dénégations hier, pourraient être concernés par le petit logiciel... et pas qu’aux Etats-Unis.
Et enfin, il y a cette amende pénale plus que probable qui pourrait atteindre 18 milliards de dollars aux Etats-Unis seulement. D’autres pays pourraient suivre, ou encore des clients. Dernière conséquence financière, les rappels probables de 500.000 véhicules pour effacer le logiciel en question.
Est-ce que Volkswagen est en danger, la marque pourrait-elle être menacée par cette affaire?
Sa survie n’est pas menacée, non! D’abord parce que la perte boursière est exagérée. Ensuite parce que le groupe est très riche. Mais ce qui est sûr, c’est que les prochaines années risquent d’être difficiles pour le 1er constructeur, mais aussi que des têtes vont tomber dont plus que probablement celle du Président Martin Winterkorn... À suivre donc!
Bruno Wattenbergh
