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Le cadastre des zones en pénurie de médecins sera officialisé dans les prochains jours. 106 communes wallonnes sur 262 manquent de médecins. C’est quasiment tout le sud du sillon Sambre et Meuse qui est touché par le phénomène. Les grandes villes comme Bruxelles, Charleroi, La Louvière, Seraing ou Namur sont aussi concernées. Un reportage de Frédéric Moray pour Bel RTL.
106 communes wallonnes sont considérées en zone de pénurie de médecins. 10 de ces communes sont même dites en zone de pénurie grave. C'est pratiquement tout l'axe au sud du sillon Sambre-et-Meuse qui est en zone de pénurie, soit des endroits où il y a moins de 90 médecins pour 100 000 habitants. Le Sud des provinces du Hainaut, de Namur et du Luxembourg, mais aussi des grandes villes comme Charleroi, La Louvière, Seraing et Namur sont concernées.
A Bruxelles, la situation se dégrade mais n'est pas encore considérée comme catastrophique. Les communes bruxelloises les moins bien loties en termes de cabinets médicaux sont St-Josse et Koeckelberg.
Le phénomène risque de s'aggraver dans les prochaines années, puisque la moyenne d'âge des médecins est de plus en plus élevées. En Wallonie, 40 communes passeraient en pénurie, voire en pénurie grave, si un seul médecin cessait d’exercer (par exemple pour prendre sa pension), sans être remplacé. En Wallonie, l’âge moyen des médecins actifs est de 52,8 ans. Il est de 50 ans à Bruxelles.
Des primes octroyées aux médecins
Plus de 600 primes ont été sollicitées en 2016 par des médecins pour s'installer en zone dite de pénurie. C'est 100 de plus qu'en 2015 et 150 de plus qu'en 2014. Au total, 4.576.000 euros ont été distribués par la Région wallonne.
Ces primes sont de plusieurs ordres: de 20 à 25.000 euros et des prêts pouvant atteindre 15.000 euros à 0% d'intérêt pour l'installation d'un médecin, pour autant qu'il reste 5 ans dans son cabinet, des primes pour payer du télé-secrétariat pour les médecins déborder et des primes pour inciter des installations de groupe de médecins comme par exemple pour une maison médicale.
Thomas Duquenne, un médecin généraliste à La Roche-en-Ardenne, compte utiliser une de ces primes pour intervenir dans les frais de son futur télé-secrétariat. Cette aide est devenue indispensable pour lui qui croule sous les appels. "Si je consacre 20 minutes au patient et que le téléphone sonne 10 fois pendant les 20 minutes, ça n'a aucun intérêt", justifie le docteur installé dans une zone en pénurie.