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"Vous ne le savez peut être pas, l'oiseau le plus rapide au monde, le faucon pèlerin, vit et niche à Bruxelles": toutes les trois semaines, sur la chaîne YouTube "La Minute Sauvage", Thomas propose de l’accompagner dans son observation de la nature. Et il nous prouve qu’il ne faut parfois pas aller bien loin pour s’intéresser aux animaux, même si l’on habite au cœur d’une ville. Il a lui-même grandi dans la capitale, et c’est avec son père, qui l’emmenait souvent en Forêt de Soignes, qu’il a appris à reconnaître les animaux: "Le fait qu’on habite à Bruxelles n’a pas du tout interféré, au contraire. On était très curieux d’essayer de trouver des animaux un peu particuliers dans la ville. Il y a aussi des oiseaux migrateurs qui passent par Bruxelles, très spécifiques, parfois il y a seulement quelques spécimens qui passent, et il faut vraiment être attentif et essayer de les apercevoir à ce moment-là".
"La nature est autour de nous, même si on habite en pleine ville"
Thomas est autodidacte. Il travaille dans l’aide à l’emploi, et réalise ses vidéos sur son temps libre. Il nous explique qu’il y a un an, il a eu du matériel à disposition et a commencé à filmer la faune sauvage. Sa fiancée, graphiste, l’a encouragé à publier ses observations. Il a donc lancé sa chaîne YouTube avec son aide, et s'est lancé pour défi de publier une première série de 15 épisodes en un an.
Photo: Frédéric de Norman
C’est un famille de renards, qui a creusé un terrier à 100 mètres de chez lui à Schaerbeek, qui ouvre la série : "Je me suis dit qu’avec le renard j’arriverais à vraiment concrétiser ma démarche, que j’allais réussir à interpeller mon public, en lui montrant que la nature est autour de nous, même si on habite en pleine ville, il est possible de voir des choses aussi extraordinaires que des jeunes renardeaux qui se baladent librement".
Un rapace facilement observable à Bruxelles
Dans le 4e épisode, publié cette semaine, Thomas a décidé de filmer le faucon pèlerin, un rapace qui peut atteindre une vitesse de vol en piqué de plus de 300 kilomètres par heure, et qui s’est installé notamment à Schaerbeek et à Uccle: "On a une dizaine de couples qui vivent ici à Bruxelles, et ils sont facilement observables, parce qu’ils ont un territoire qui est assez relativement restreint, surtout quand ils nichent, ils sont très actifs autour du nid, et le nid se situe en général dans des bâtiments comme des églises ou des citadelles ou des gros bâtiments publics".
Plusieurs jours d'observation
Comment les a-t-il repérés, ces faucons pèlerin ? D’abord grâce à une simple publication sur le compte Instagram de la commune de Schaerbeek, qui indiquait leur présence au sommet du bâtiment. Il s’est alors rendu sur place. "J’ai vu assez rapidement des indices de présence, c’est-à-dire des traces de fientes un peu partout sur la tourelle de la maison communale, et il n’a pas fallu un quart d’heure pour que j’entende le cri du faucon et que je le repère 5 minutes plus tard venir se poser sur la tourelle. J’ai fait plusieurs jours d’observation et de repérage, parce que ce qui est problématique avec les oiseaux, c’est qu’ils se déplacent assez rapidement, surtout l’oiseau le plus rapide au monde, du coup il a fallu, pour obtenir des images d’une certaine qualité, rester pas mal de temps à les observer".
"Il ne faut pas s’embourber dans les marais et le fin fond des forêts pour voir des animaux"
Thomas nous dit vouloir "faire voyager" les internautes, "mais en Belgique, parce que la Belgique, c’est un pays magnifique". Et il ne se focalise pas que sur Bruxelles. En témoigne sa vidéo tournée dans les sous-bois de Villers-la-Ville, où il a eu la chance d’observer un castor à quelques mètres de lui, ou encore son épisode dédié au cerf, tourné en pleine période de reproduction. "Je veux surtout montrer qu’il ne faut pas nécessairement être un trappeur canadien ou un ranger et s’embourber dans les marais et le fin fond des forêts pour voir des animaux". Il s’impose une contrainte afin de ne pas perturber les animaux : toutes les images qu’il réalise sont faites depuis des chemins forestiers, des sentiers de promenade ou depuis la rue: "On peut voir des biches, des cerfs, des grands mammifères de nos régions sans devoir s’enfoncer dans la forêt, sur leur territoire".
Sublimer un animal qui peut être rebutant... le pigeon
Une fois que sa série sera clôturée, Thomas se lancera dans un projet ambitieux, celui de "sublimer le pigeon": "Je me suis dit que l’année prochaine, un prochain challenge serait de tenter de sublimer un animal qui est complètement ordinaire et qui dans l’imaginaire collectif peut sembler rebutant. Sublimer le pigeon, ça allierait une spécificité technique en termes de prise de vue et de montage, et en même temps une approche un peu particulière d’un animal qu’on a l’habitude de voir comme un rat volant, et se dire que ça peut tout aussi bien être un animal intéressant qui peut être admiré".