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Cet après-midi aura lieu l'audition par la commission attentats de Sébastien Joris. C'est lui qui avait été publiquement mis en cause par le ministre de l'Intérieur trois jour après les attentats de Bruxelles pour avoir tardé à transmettre des informations essentielles concernant l'un des kamikazes de l'aéroport. L'homme, qui était officier de liaison à Istanbul, a toujours nié avoir commis la moindre faute. Arnaud Gabriel et Gilles Gengler reviennent sur ces faits pour le RTLinfo 13h.
Ibrahim El Bakraoui, l'un des terroristes de l'aéroport le 22 mars dernier, est arrêté le 15 juin 2015 à la frontière turco-syrienne alors qu'il tente de rejoindre la Syrie. La police turque informe l'officier de liaison belge à Istanbul 15 jours plus tard, le 26 juin 2015. La police turque ne communique alors pas les raisons de l'arrestation. Sébastien Joris, l'officier en question, est alors en vacances mais traite l'information et suit la procédure.
"En fonction de la documentation qu'il reçoit de ces personne références turques, il envoie ces informations vers le seul et unique organe qui est le sien, à savoir le coordinateur des officiers de liaison. Et celui-ci redispatche vers les autres organes qui doivent bénéficier de l'information", explique ce midi Vincent Gilles, président du SLFP police, syndicat libre de la fonction publique.
Le 14 juillet 2015, la Turquie renvoie le futur terroriste à Schiphol, aux Pays-Bas. Arrivé sur place, Ibrahim El Bakraoui n'est pas signalé: il ne figure sur aucune liste et est relâché. Pourtant, il est en libération conditionnelle suite à une condamnation de 9 ans de prison pour tirs à la kalachnikov sur des policiers. La Turquie attendra encore 24 heures pour avertir la Belgique du motif terroriste de l'arrestation d'Ibrahim El Bakraoui.
Jan Jambon démissionne
Conséquence de tout cela: deux jours après les attentats de Bruxelles, dans la nuit du 23 au 24 mars 2016, les ministres de l'Intérieur et de la Justice donnent leur démission au Premier ministre, mais Charles Michel les refuse. "Dans ce contexte, la négligence ne vient pas d'une service, d'une direction ou de l'appareil policier, elle vient d'un seul au sein de l'appareil policer. C'est mon analyse et c'est sur base de cette analyse, de ces faits, que j'ai proposé ma démission", explique à ce moment Jan Jambon.
Il y a deux semaines, le supérieur de l'officier de liaison était entendu à la commission. Il semblerait que cette faille soit plutôt due à une mauvaise collaboration entre les autorités belges et turques. Ces relations sont souvent dites compliquées, pour des raisons politiques notamment.