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L'hantavirose est particulièrement virulente cette année. L’hantavirose, une maladie rare propagée par un rongeur qu’on trouve dans certaines zones virales et boisées. Ses symptômes sont proches de ceux de la grippe, mais les conséquences peuvent être beaucoup plus graves.
Le campagnol roussâtre véhicule cette maladie dans nos régions rurales. Le virus se trouve dans les urines, les sels et la salive de ce rongeur qui peuvent se volatiliser en foulant le sol ou en remuant les tas de bois dans lequel il fait son nid. 2015 est une année de pic épidémique. Les forêts de Wallonnie sont concernées, et particulièrement celles de la frontière franco-belge.
"On a remarqué aussi que dans la région de Chimay, le nombre de cas a nettement augmenté entre janvier et maintenant par rapport aux autres années", explique Paul Colson, chef du service des urgences de la clinique Sainte-Elisabeth de Namur, au micro d’Olivier Pierre. "Dans ce cadre-là, nous pouvons avoir une action vis-à-vis entre autres, des jeunes qui vont faire du trekking en forêt, et des personnes qui sont en activité professionnelle dans la forêt."
"Je n'étais plus conscient pendant deux, trois jours"
Il y a quatre ans, Bernard a contracté l’hantavirus en creusant des galeries de son ancien moulin à eau près de Dinant. De violents maux de tête, une tension très instable, étaient les premiers symptômes de cette maladie peu connue. "Je suis tombé inconscient complétement. Donc, je n'étais plus conscient pendant deux, trois jours. J’ai été aux urgences et je ne sais pas ce qui s’est passé. On est venu me rendre visite, je ne me rappelle plus", raconte Bernard Blanchy, victime d’une hantavirose en 2011.
L’hantavirose, une maladie pénible mais difficile à diagnostiquer tant les symptomes peuvent rappeler ceux de la grippe et tromper les médecins traitants et les urgentistes. D’autant qu’ils peuvent apparaitre plusieurs semaines après l’affection.
"Dans cette maladie, 75% des patients font une fièvre avec des douleurs. 25%, parfois 30%, le tableau est très particulier parce que la douleur va prédominer au niveau du thorax, du ventre. On va penser à d’autres diagnostics", explique Christian Penalba, chef du service de maladies infectieuses du centre hospitalier de Charleville-Mézières.
Le nombre de patients varie d’une période à l’autre. Depuis 5 ans, 200 à 250 cas d’hantavirose sont diagnostiqués chaque année.