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Le conseil des ministres a confirmé mercredi que la frégate Leopold Ier escortera le porte-avions français Charles de Gaulle, a indiqué le ministre de la Défense, Steven Vandeput, en Commission de la Chambre. Le navire belge protégera le porte-avions de menaces aériennes et sous-marines.
La Belgique répond de la sorte à une demande déjà exprimée par la France avant les attentats de Paris. "Les attentats de vendredi passé à Paris ont changé profondément la situation qui était celle de la décision initiale du conseil des ministres", a expliqué M. Vandeput. Au mois d'octobre, le gouvernement concevait cette mission comme l'occasion d'un entraînement dans le cadre d'un groupe aéronaval. La France a accru depuis lors ses opérations militaires contre Daech et des attaques aériennes seront vraisemblablement menées en Syrie depuis le porte-avions.
C'est mardi matin que les autorités françaises ont communiqué le changement d'itinéraire du porte-avions et fait savoir que le vaisseau pourrait être impliqué dans des opérations contre Daech. La frégate belge a donc quitté mercredi le port de Toulon pour escorter le "Charles de Gaulle" qui mouillera d'abord en Méditerranée en face de la Syrie avant de gagner le Golfe Persique. La mission durera jusqu'au 2 janvier.
Il s'agit d'une "opération purement défensive" qui n'implique aucun engagement de troupes belges en Syrie, a assuré le ministre.
Son coût s'élève à 10 millions d'euros, un montant qui s'inscrit dans le budget opérationnel de la Défense. La France a invoqué l'article 42.7 du Traité de Lisbonne, qui contient une clause d'assistance mutuelle, pour solliciter l'aide des autres pays européens: au cas où un Etat membre de l'Union européenne serait l'objet d'une agression armée sur son territoire, les autres Etats membres lui doivent aide et assistance.
M. Vandeput ne s'est pas prononcé sur d'autres opérations d'assistance auxquelles la Belgique pourrait participer mais il est vraisemblable que des demandes soient adressées visant l'Afrique pour soulager les forces françaises qui y sont déjà engagées, notamment au Mali. La Belgique continue à souhaiter un mandat "large", de préférence du Conseil de sécurité des Nations-Unies, avant toute éventuelle opération en Syrie. Interrogé par plusieurs députés, le ministre a souligné qu'une intervention militaire ne pourrait suffire et qu'il faudra aussi concevoir "l'après". "Mais il n'y pas d'autres solutions que de mettre Daech à genoux", a-t-il précisé.
Le ministre ne conteste pas que la Belgique puisse elle aussi connaître des actes terroristes sur son territoire. "Notre pays est une cible comme tous les pays occidentaux", a-t-il dit avant de faire remarquer que Daech était bien au courant de la participation belge à la coalition internationale formée contre lui.