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Plusieurs terroristes de Paris et Bruxelles ont utilisé des faux papiers pour passer les frontières ou dissimuler leurs activités. Ils ont été aidés par des faussaires très bien organisés, mais qui ont été arrêtés. En exclusivité pour RTLinfo, nous avons pu obtenir une copie de certains de ces faux documents. Une info de Benjamin Samyn et Thomas de Cupère.
Voici une copie d’une fausse carte utilisée par Khalid El Bakraoui, l’un des terroristes du métro de Maelbeek. La fausse identité est la suivante: Mehdi Vandenbus, né le 11 avril 1987. Quant à Hicham Baji, Algerto Malonzo ou Fernando Castillo (voir bas de l'article), il s’agit de falsifications qui correspondent à Mohamed Bakkali. Il est inculpé dans l’enquête sur les attentats de Paris. Il doit d’ailleurs être transféré vers la France.
L'un des membres du réseau retrouvé en Italie
Mohamed Bakkali a notamment loué des planques qui ont servi aux terroristes à la confection de ceintures explosives. Selon ses avocats, maitre Sebastien Courtois et maitre Virginie Taelman, il n’a eu aucun contact avec le réseau de faussaires: "Un des frères El Bakraoui a remis à Mohamed Bakkali de faux papiers. Dans ce cadre-là, on lui a demandé de signer des contrats de location. Monsieur Bakkali n’avait aucun contact avec le réseau des faussaires. On ne lui a évidemment pas expliqué le projet final qui était caché." L’un des membres de ce réseau de faussaires avait pris la fuite en Italie. Il vient d’être extradé en Belgique.
La finalité des fausses identités en question
Quant à l’atelier de l’organisation, il se trouvait à Saint-Gilles en Région bruxelloise. Une dizaine de personnes sont placées sous mandat d’arrêt dans ce dossier. "On fait un petit acte de participation comme acheter une carte d’identité volée et la donner à un copain. Cette carte d’identité va ensuite servir à établir de faux papiers. Mais pour qui ? Pierre, Paul, Jacques ou un terroriste ? C’est bien cela le problème de ces dossiers", fait savoir Carine Couquelet, avocate de l'un des inculpés. L’enjeu est de savoir si les personnes qui réalisaient et distribuaient les faux papiers savaient que la finalité était une activité terroriste.
Yannick de Vlaemynck, avocat de l'un des inculpés au micro de Benjamin Samyn pour RTL: "Il semblerait qu’il y ait eu une demande du parquet fédéral de transformer ce dossier en dossier terroriste. Le magistrat instructeur a refusé, car il ne ressort pas clairement du dossier que les principaux protagonistes étaient au courant." Ces papiers ont eu au moins un rôle essentiel dans la préparation logistique des attentats de Paris et de Bruxelles.