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La Bourse de New York hésitait sur la direction à suivre jeudi peu après l'ouverture, entre l'annonce d'un nombre record de demandes d'allocations chômage aux Etats-Unis la semaine dernière et le rebond des cours du pétrole.
Vers 14H15 GMT, son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, prenait 0,45% à 21.037,79 points après avoir, comme les autres indices, démarré nettement dans le rouge.
Le Nasdaq, à forte coloration technologique, gagnait 0,61%, à 7.405,16 points, et l'indice élargi S&P 500 s'appréciait de 0,78%, à 2.489,73 points.
Wall Street avait terminé en forte baisse mercredi, anxieuse face à plusieurs nouvelles sur la propagation de la pandémie de coronavirus et leurs conséquences économiques: le Dow Jones comme le Nasdaq et le S&P 500 avaient cédé 4,4%.
Jeudi, les contrats à terme sur les indices, qui donnent une indication sur la tendance à l'ouverture, ont commencé à piquer du nez après la diffusion des chiffres sur les nouvelles demandes d'allocations chômage, qui ont montré que 6,6 millions de personnes avaient déposé un dossier la semaine dernière.
Cela représente le double de la semaine précédente.
"Les demandes d'allocations chômage ont bondi bien plus que les prévisions des analystes les plus pessimistes", remarque Christopher Low, économiste chez FTN Financial. "Et il faut garder à l'esprit que de nombreuses personnes supplémentaires ont sans doute essayé de s'inscrire mais n'ont pas pu le faire en raison de systèmes saturés".
Avec près de 10 millions de personnes ayant déposé des dossiers d'allocations chômage en deux semaines, sur les 152,3 millions de travailleurs en activité en février, le taux de chômage est "désormais probablement aux environs de 10%", avance M. Low.
Paul Ashworth, de Capital Economics, estime aussi que le taux de chômage devrait atteindre 10,1%, "ce qui dépasserait légèrement le pic d'il y a dix ans, juste après la grande crise financière", note-t-il.
Ce chiffre ne devrait toutefois pas apparaître dans le rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis qui sera publié vendredi. Ceui-ci ne prendra pas entièrement en compte les mesures de confinement massives imposées progressivement dans plusieurs Etats américains depuis mi-mars, qui ont obligé de très nombreuses entreprises à fermer ou à réduire drastiquement leur activité.
Mais les statistiques sur les demandes d'allocations chômage reflètent déjà le fort impact de la crise sanitaire sur l'économie et ont ravivé les craintes des investisseurs sur ses conséquences pour les entreprises cotées en Bourse.
Dernier exemple en date: Boeing a annoncé jeudi la mise en oeuvre d'un plan de départs volontaires. Son titre reculait de 0,33%.
Les indices ont toutefois commencé à se redresser peu après l'ouverture pour retrouver la tendance d'avant la diffusion du rapport sur les demandes d'allocations chômage.
Le secteur pétrolier connaissait notamment un regain de vigueur avec le rebond des cours du pétrole, le sous-indice le représentant au sein du S&P 500 prenant plus de 5% alors que le baril de WTI à New York bondissait de plus de 8%.
Les investisseurs espèrent notamment que le président américain parvienne à amener la Russie et l'Arabie saoudite à négocier pour mettre fin à leur guerre des prix. Donald Trump doit recevoir vendredi les dirigeants de plusieurs grands groupes pétroliers américains.
ExxonMobil prenait 3,44%, Chevron 6,52% et ConocoPhillips 7,51%.
La chaîne de cafés chinoise Luckin Coffee, qui ambitionne de concurrencer Starbucks, s'effondrait de plus de 70% à la Bourse de New York. Le groupe a annoncé avoir suspendu son directeur des opérations, qui aurait gonflé le chiffre d'affaires, et avoir formé un comité spécial pour enquêter sur cette possible fraude.
Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans sur la dette américaine se stabilisait, et évoluait à 0,580% contre 0,583% mardi à la clôture.