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Restaurateur de père en fils, Calogero a décidé d’entreprendre les démarches pour devenir artisan certifié il y a quelques mois. Une procédure peu connue au sein de ce métier, où on ne compte qu'une vingtaine d'artisans-restaurateurs dans tout le pays. Un constat que fait notre témoin via le bouton orannge "Alertez-nous".
La restauration, c’est une véritable vocation, dont l’envie provient souvent des parents. Calogero ne fait pas exception à cette règle. Pizzaiolo et gérant de deux restaurants italiens depuis 10 et 6 ans, c’est grâce à son père qu’il a la passion du métier. "Mon père fait ce travail depuis 40 ans. Il m’a transmis son savoir-faire, puisque je gère désormais deux établissements dans le centre historique de Liège", indique Calogero Mendolia.
Devenu artisan en quelques mois
Très attaché à son travail et à ses valeurs, il a décidé d’entreprendre les démarches pour devenir artisan certifié, auprès du SPF économie, organisme qui délivre ces certificats. "Aux environs de septembre, je rentre mon dossier. Cela se passe en 3 étapes : on remplit un dossier dans lequel on explique nos techniques, il faut que le travail soit essentiellement réalisé à la main". Ensuite, Calogero doit envoyer des preuves en vidéo et photo de son travail. Enfin, "près de deux mois après l’introduction de la demande et que le dossier est convaincant, on est convoqué devant un jury", explique le restaurateur.
En novembre dernier, Calogero obtient le précieux sésame, qu’il voit plutôt comme une reconnaissance honorifique du travail qu’il accomplit depuis autant d’années. "Il n’y a aucun avantage financier. Cela me tient à cœur, car ma structure est de petite taille et je travaille à la main. C’était le plus important pour moi, la reconnaissance", précise Calogero. Cette certification, gratuite, est valable 6 ans. La demande doit ensuite être renouvelée.
Seulement 4 artisans-restaurateurs ?
Mais via le bouton orange "Alertez-nous", celui-ci s’étonne que très peu de restaurateurs, surtout des pizzaiolos, ne soient pas certifiés artisans. "Nous ne sommes que 4 artisans-pizzaiolos dans toute la Belgique. Je pense ne pas être le seul à avoir des techniques rigoureuses dans ma région, où je suis le seul artisan". Le SPF Économie indique sur son site qu’il y a près de 1800 artisans actifs en Belgique. "Il existe une petite vingtaine d’artisans certifiés actifs restaurateurs en Belgique. Il y a par ailleurs 5 pizzaiolo certifiés (mais le dernier vient d’être certifié en janvier 2024)", déclare le SPF Économie.
S’ils sont peu nombreux, c’est surtout à cause d’une certaine méconnaissance : "Ces chiffres sont cependant à relativiser : très peu de restaurateurs connaissent le label et/ou savent que leur profession est éligible à la reconnaissance. La loi Artisan a d’ailleurs été modifiée récemment afin de clarifier l’éligibilité des produits de bouche" poursuit le SPF Économie.
Pour devenir artisan, il faut être inscrit à la Banque-Carrefour des Entreprises, comme personne physique ou morale. Il faut également avoir moins de vingt travailleurs. Le SPF Économie précise également: "Au moins une (des) activités lucratives consiste en la production, la transformation, la réparation ou la restauration de biens ou encore la prestation de services. Lors de l’examen de la demande, la Commission Artisans tiendra compte du caractère authentique et de l’importance du travail manuel dans l’exercice du métier."
Un autre moyen de reconnaissance
Pour les pizzaiolos, une autre certification est possible. En plus d'être artisan, Calogero est reconnu par la Fédération italienne des chefs de Belgique. "L’organisation est internationale et est représentée dans les pays où il y a une forte communauté italienne, comme c’est le cas en Belgique". Là aussi, il a entamé les démarches afin d'en devenir membre. "Il y a une cotisation annuelle, qui nous permet d'accéder à des événements. Ils portent leur attention sur la qualité des produits et le savoir-faire italien", conclut Calogero.