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(Belga) La nouvelle selon laquelle la Française BNP Paribas s'apprête à réclamer de sa filiale belge BNP Paribas Fortis un dividende de plus d'1,9 milliard d'euros, ne respectant donc pas les recommandations la Banque centrale européenne (BCE) en pleine crise du coronavirus, fait des remous mercredi, également dans les rangs verts.
"Depuis le début de la crise provoquée par le Coronavirus, les banques européennes bénéficient d'allègements des fonds propres conséquents de la part de la BCE pour leur permettre de financer des prêts aux ménages et aux entreprises qui ont besoin de liquidités supplémentaires. En outre elles sont désormais de facto payées par la BCE pour prêter aux entreprises. Ces aides publiques octroyées au secteur bancaire appellent en retour à sa responsabilisation", pointe dans un communiqué d'Ecolo le co-président belge du groupe des Verts/ALE au Parlement européen, Philippe Lamberts. Il juge ainsi "indécente" ce qu'il appelle "l'absence d'éthique et de solidarité sociétale de la part de BNP Paribas en temps de crise". Au-delà de ce jugement, les Verts estiment que la BCE devrait aller plus loin que des recommandations. "J'appelle Andrea Enria, président du conseil de surveillance de la BCE, à passer d'une logique de recommandation à une logique d'obligation de non-distribution de dividendes par les Banques. A défaut, de lourdes sanctions devraient être prises à l'encontre de BNP Paribas ainsi que toutes les autres banques qui refusent de suspendre leur politique de dividende", estime Philippe Lamberts. Au niveau belge, l'Etat fédéral devrait, en tant qu'actionnaire de la banque, tenter de freiner ce versement de dividendes, estime Georges Gilkinet, chef de groupe Ecolo-Groen à la Chambre. Le ministre des Finances Alexander De Croo (Open Vld) a déjà indiqué que l'Etat "ferait entendre sa voix au conseil d'administration de BNP Paribas". (Belga)