Accueil Actu

Thomas Dermine en voyage au Congo avec le Roi avec une mission spécifique: évaluer comment des œuvres spoliées par la Belgique pourraient être restituées

Thomas Dermine, secrétaire d'état pour la relance et la politique scientifique, était l'invité de Fabrice Grosfilley ce matin. Il est revenu sur le voyage du roi Philippe et de la reine Mathilde au Congo. Est-ce un voyage historique, lui a demandé notre journaliste.

"Elle est tout à fait justifiée et à double titre. Premièrement, c'est le premier voyage du roi Philippe au Congo. Donc ça en soi, c'est déjà historique. Et puis c'est aussi l'occasion de travailler sur une initiative historique qu'on mène en Belgique sur les questions du patrimoine colonial qui est détenu ici en Belgique", a-t-il expliqué.

Des œuvres vont-elles être restituées au Congo ?

"Non, pas à ce stade-ci, mais on va s'engager, et on s'est déjà engagés puisqu'un texte a été approuvé en seconde lecture vendredi dernier sur cette thématique, à mener un travail approfondi, historique, avec nos homologues congolais pour effectivement analyser dans quel cas des œuvres qui ont été acquises dans des conditions illégitimes pendant la période coloniale pourraient faire l'objet de restitution".

On parle de masques, d'objets qui sont dans nos musées, mais parle-t-on aussi d'objets qui sont chez des privés ?

"Effectivement, on parle d'instruments de musique, de masques, d'œuvres d'art. À ce stade-ci, le périmètre est limité aux collections publiques au niveau fédéral et donc c'est essentiellement des collections qui se trouvent au magnifique Musée de d'Afrique de Tervuren. L'objectif est d'entamer un processus de dialogue sur base de la science, sur base de l'étude historique pour déterminer, en fonction des demandes du Congo qui certains objets peuvent faire l'objet d'un retour ou pas. Il y a deux questions : est-ce que des œuvres qui ont été volées, et pour lesquelles on a la preuve historique qu'elles ont été spoliées, est-ce que c'est moral qu'elles appartiennent aujourd'hui au domaine public belge ? Et puis, est-ce qu'il y a une demande de la part du Congo de restituer matériellement ces œuvres ? Parce qu'il faut s'assurer que ces œuvres puissent être dans des conditions matérielles de conservation dans l'état d'origine".  

À lire aussi

Sélectionné pour vous