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Sergiy Stakhovsky a pris les armes pour défendre l'Ukraine: nous avons pu le joindre

Joueur de tennis professionnel jusqu'à il y a un mois, Sergiy Stakhovsky a pris les armes en Ukraine pour défendre son pays. À Kiev, il s'est engagé comme volontaire dans l'armée nationale. Nous avons pu recueillir son interview.

Nous contactons Sergiy Stakhovsky à distance par appel vidéo. L'homme de 36 ans se trouve dans une chambre de Kiev, les rideaux fermés. "Je vais bien. J'ai le sentiment que l'armée ukrainienne aussi. On veut juste une petite faveur du monde… c'est la fermeture de l'espace aérien au-dessus du pays. C'est ce dont on a besoin. Pour le reste, je suis confiant. L'armée fera le reste", nous dit-il.

C'est une décision qu'aucun père ne devrait prendre

Lorsque la guerre éclate, il y a onze jours, cet Ukrainien rejoint la réserve militaire de son pays dans la capitale. "C'est une décision qu'aucun père ne devrait prendre. Au 21e siècle, dans un monde civilisé comme l'Europe, cela ne devrait pas arriver. Il n'y avait pas de bonne décision. Les deux étaient mauvaises. Quitter mes enfants ou rester à la maison. Les deux décisions étaient mauvaises. J'ai pris la décision qui est je pense bonne pour moi, mais pas pour mes enfants…", confie-t-il.

Ancien 31e meilleur joueur mondial

Durant 19 ans, Sergiy Stakhovsky a parcouru le monde comme joueur de tennis professionnel. Il est notamment passé par la Belgique. Durant sa carrière, il a atteint le rang de 31e meilleur joueur mondial.

Retraité il y a un mois, jamais il n'aurait imaginé être aujourd'hui en uniforme, une arme à la main, dans les rues de Kiev. "Je sors et j'essaie d'aider le plus de personnes que je peux. Je leur livre à manger, à boire. Tout ce qui est nécessaire, on le fait. Tout le monde aide tout le monde. C'est un sentiment inimaginable de faire partie de cette nation qui tente de résister à la Russie et s'entraide", explique Sergiy.

La seule force qu'on a, qui est supérieure à eux, c'est la volonté et le nombre de personnes prêtes à se battre

Sur des images qu'il nous fait parvenir, on peut voir des rues vides et les dégâts provoqués par les bombardements. L'étau se resserre sur la capitale… mais il est hors de question d'abdiquer. "En termes de nombre, c'est difficile. Les Russes ont plus de véhicules armés, de rockets, tout est supérieur à nous. La seule force qu'on a, qui est supérieure à eux, c'est la volonté et le nombre de personnes prêtes à se battre", indique notre témoin.

Sergiy Stakhovsky est prêt à se battre, tout comme des milliers d'autres hommes et femmes. Il refuse qu'on le considère comme un héros.

Durant l'interview, il nous souffle l'un de ses plus grands espoirs. "Je souhaite que ce pays ait une chance de vivre", dit-il. Sergiy nous confie penser tout le temps à ses trois enfants. Il rêve de les revoir avec son épouse, lorsque tout sera terminé.

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