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L'appartement de Sébastien est peu banal. Un bureau à l'origine, il a aujourd'hui été complètement transformé pour donner naissance à une habitation. "La seule chose que vous pouvez voir, ce sont en fait les poutrelles de soutien pour l'immeuble. Parce que ça, c'est inhérent à l'immeuble, ils devaient les garder", explique son propriétaire.
Il a fallu s'adapter et conserver certaines parties de l'architecture du bâtiment : "Dans cette chambre, par exemple, on a un pilier qui passe. Au final, on a placé un lit à droite et on a créé un petit espace cosy pour notre fille, pour qu'elle puisse se sentir bien et profiter de sa chambre".
Rachetés avant 2020, ces anciens bureaux avaient l'avantage d'être bien situés, non loin des transports en commun. Malheureusement, avec l'essor du télétravail et l'évolution de la mobilité, ce type de bâtiment se vide progressivement. Leur recyclage en lieu d'habitation était alors évident.
On va faire des logements qualitatifs
Entre 2021 et 2022, 41% des nouveaux appartements à Bruxelles étaient issus d'une transformation. Ces reconversions, toujours plus nombreuses, sont pourtant un véritable défi. Il faut trouver la perle rare : un immeuble aménageable et bien situé.
Prenons comme exemple cette ancienne raffinerie tirlemontoise : "Après transformation, on aura 50 appartements sur le site. C'est un bâtiment de bureau obsolète, abandonné. Il n'est plus utilisé et on va faire des nouveaux logements qualitatifs", estime Philippe Mestach, un agent immobilier.
Dans ce genre de travaux, l'objectif des promoteurs immobiliers et de conserver les structures existantes afin de réduire l'impact environnemental : "On devrait d'abord tout démolir et ensuite reconstruire. Pour le quartier, pour les voisins, l'impact sonore et l'impact du chantier seraient beaucoup plus importants". Mais problème : cela coûte en moyenne 20% plus cher qu'une construction classique.
"On voit qu'il y a une opportunité pour récupérer, pour upcycler ces bâtiments, anciens bâtiments de bureau, vers du logement. Actuellement, ça représente à peu près 30% de nos activités. Mais d'ici 2030, ça représentera 50% de nos projets", affirme Rikkert Leeman, directeur d'une agence immobilière.
Une opportunité financière
Sur le million de mètres carrés de bureaux vides à Bruxelles, 80% ne peuvent être reconvertis en logements. Dans la plupart des cas, les promoteurs préfèrent détruire... Pour mieux reconstruire. "Ici, on a préféré abattre tout l'immeuble, garder les sous-sols et de cette manière-là pouvoir créer deux bâtiments séparés qui sont plus aptes au logement", explique ainsi Rikkert Leeman.
Rénover d'anciens bâtiments présente une opportunité financière : jusqu'à fin 2024, ce type de logement bénéficie d'une taxation à 6% au lieu de 21%.