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Naturels, les diamants étaient aussi dits éternels, imités et jamais égalés. Pourtant, le diamant synthétique gagne peu à peu du terrain et lui fait aujourd'hui concurrence. Son prix plus abordable et son empreinte écologique ont convaincu beaucoup de consommateurs. Mais quels sont ses secrets ? Notre équipe a pu pénétrer exceptionnellement dans l’une des seules usines en Belgique capables de faire pousser des diamants.
En plein cœur de la ville d’Anvers, dans le quartier des diamantaires, le diamant s’affiche fièrement dans les vitrines. Pour beaucoup, c’est un symbole d’éternité, mais qui aujourd’hui est concurrencé par une autre forme de diamant, produit notamment dans un entrepôt dans le nord du pays .
"Nous sommes les seuls en Belgique qui fabriquons le diamant par la méthode de dépôt chimique en phase vapeur", précise Vikram Shah, le fondateur d’une entreprise de diamant de laboratoire de Lommel.
Des diamants qui ne se forment pas sous terre, mais qui sortent de machines. Et tout commence avec ce qu’on appelle les graines, des plaques de carbone spécialement créés pour être placées dans des fours. "Ce ne sont pas des plastiques, ce sont des diamants. Des atomes de carbone vont s’y déposer pour former un diamant plus épais", explique Vikram Shah.
Ces machines fonctionnent grâce à de l’hydrogène et du méthane, chauffés à plus de 1.000 degrés. Après 800 heures de cuisson, les diamants sont plus épais, mais doivent encore être taillés.
"Maintenant, c’est un diamant brut sorti du four. Le noir tout autour, c’est de la crasse qui sera enlevée à l’aide de lasers. Nous réalisons ce processus en Inde".
Je pense que, même dans le diamant de laboratoire, il y a du haut de gamme
Et l’entreprise ne cesse de grandir. "Par machine, 1.000 carats donc nous produisons 200.000 carats par an lorsque les machines fonctionnent toute l’année", détaille Vikram Shah.
Un début pour cet entrepreneur, car la demande augmente : aux états Unis : 37 % des bagues de fiançailles vendues sont serties d’un diamant de laboratoire contre 17 % l’an dernier.
Thierry est l’un des pionniers dans le domaine. Son entreprise produit et distribue des diamants synthétiques. Et chaque année : il reçoit de plus en plus de commandes.
"Avant les marques nous disaient : on n’a pas la demande, aujourd’hui la demande elle est là. Le consommateur demande le produit, parce que le consommateur aime bien le produit", constate Thierry Silber, le fondateur d’une marque de diamant de laboratoire.
Une demande croissante qui s’explique d’abord par son prix : jusqu’à 40 % moins cher que son équivalent naturel. Il serait aussi plus écologique.
"On emploie beaucoup d’énergie mais toutes les énergies que nous employons sont des énergies renouvelables. La philosophie de la durabilité, protection de l’environnement, responsabilité sociale, surtout aujourd’hui avec la guerre en Russie, l’origine du diamant… Pour moi, le prix, c’est la cerise", estime Thierry Silber, le fondateur d’une marque de diamant de laboratoire.
Alors, pour garantir un service de qualité, Thierry doit vérifier la taille de chaque produit à délivrer au client – joailler ou encore bijoutier. Mais aussi contrôler sa pureté : "J’ai toujours été actif dans le haut de gamme. Et je pense que même dans le diamant de laboratoire, il y a du haut de gamme".
Il est impossible à distinguer d’un diamant naturel, vous diront les gemmologues. Les bijouteries sont d’ailleurs de plus en plus nombreuses à le vendre.