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La poire, un fruit capricieux de plus en plus boudé par les Belges: "Faire perdurer le savoir-faire, ce n'est pas évident"

La Belgique est le troisième pays producteur de poires en Europe. C’est l’un des fruits les plus produits chez nous… Sa production dépassant celle de la pomme. Mais il est de moins en moins consommé et il reste compliqué à produire. Face à ces défis, les producteurs doivent innover. 

La poire, fondante, juteuse et peu sucrée, figure parmi les 10 fruits préférés des Belges. "Si possible, des bios, sinon ce qu’on trouve", explique une cliente dans un supermarché. Pourtant, sa popularité diminue au fil des ans. Les Belges en consomment aujourd'hui 1,95 kg par an, contre 3,5 kg il y a 16 ans. "Les enfants n'aiment pas, et madame non plus, donc pas de poires", confie un père de famille.

Préserver le savoir-faire, ce n'est pas évident. 

Cette baisse de consommation représente un défi supplémentaire pour les producteurs, d’autant plus que la poire est un fruit difficile à cultiver. Gaspard, qui prendra, la relève de l'exploitation familiale dans quelques mois, en sait quelque chose. Leur domaine comprend 17 hectares de poiriers et 10 hectares de pommiers. "Préserver le patrimoine, le savoir-faire et une tradition familiale, ce n'est pas simple. Mais nous mettons en place plusieurs initiatives", explique Gaspard Fallon, l’exploitant.

Parmi ces initiatives, l’agriculture biologique et la vente directe, avec très peu d’intermédiaires, sont devenues indispensables pour se différencier des autres producteurs. "C'est sûr que nos prix sont plus élevés que ceux des poires conventionnelles, mais nos rendements sont plus faibles. En plus, visuellement, la poire est parfois moins attrayante, ce qui réduit nos volumes de vente par rapport au circuit traditionnel", ajoute-t-il.

Un secteur très concurrentiel 

Le secteur est également marqué par une forte concurrence. La Belgique est aujourd’hui le troisième producteur de poires en Europe, avec 279 millions de kg produits cette année. De cette production, 75 % sont destinés à l’exportation. Pour dynamiser le marché et le rendre plus rentable, certains producteurs développent de nouvelles variétés. Au centre fruitier wallon, une dizaine de variétés sont testées, notamment des croisements entre poires asiatiques et européennes. L’objectif est d’attirer de nouveaux consommateurs.

Cependant, un problème persiste : la fragilité de la poire. Ce fruit délicat s’abîme rapidement, un phénomène aggravé par le changement climatique. "Les floraisons sont de plus en plus précoces, mais les gelées printanières restent. Même avec de nouvelles variétés, comme autre chose que la Conférence, on ne pourrait pas atteindre plus de 25 % de rendement. Les coûts de production sont trop élevés, et les producteurs ne peuvent se permettre de perdre leurs récoltes", explique Olivier Warnier, directeur.

En moyenne, il faut six ans pour qu’un poirier commence à produire, soit deux fois plus de temps que pour un pommier. Malgré cela, la poire reste plus rentable. Les producteurs misent donc beaucoup sur ce fruit… Aux arômes floraux exceptionnels.


 

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