Qui se souvient encore que les premiers coups de pelle ont été donnés en 2019 ? Il y a presque 4 ans ! À ce moment, on disait aux Liégeois que le tram serait en service en décembre 2022. Puis, le covid et le manque de bras ont reporté la fin des travaux à août 2023, avec mise en service en avril 2024. Aujourd'hui, on sait qu'il va encore falloir compter sur plusieurs mois de retard...
Les Liégeois en ont marre : "Ça fait 4 ans que je suis Liégeois, ça fait 4 ans que c'est la galère, que c'est impossible de se déplacer et surtout de pouvoir garer sa voiture", peste un habitant. "C'est compliqué... Même en tant que piéton, avec les travaux, on ne sait jamais où traverser. Ce n'est pas très clair", déplore un autre.
Pourquoi ? Comment expliquer ce nouveau retard ? L'élément principal ? La main d'œuvre. Aujourd'hui, l'entreprise française consacre au chantier près de 600 personnes par jour. Mais ça n'a pas toujours été le cas : ils étaient à peine 200 pour débuter le chantier. Et depuis lors, ils courent après le temps perdu. "Visiblement, c'est la 3e fois qu'on aurait un changement de planning. Ça veut dire que le constructeur a du mal à respecter ses propres engagements, puisque c'est lui qui fixe la planification et la fin des travaux", explique Daniel Wathelet, responsable communication du tram à Liège.
Comment le contraindre à avancer ? Qui paie les travaux ? Ce qu'on sait peu, c'est que la Wallonie n'a pas encore déboursé le moindre euro. "Pour l'instant, il n'y a pas de paiement de la part de la Wallonie puisque le contrat prévoyait le paiement à partir du moment de la mise en service du tram jusque 2050. Donc ça veut dire que les mois perdus, ça représente des millions et des millions perdus pour le prestataire", souligne Philippe Henry, ministre wallon du Climat, de la Mobilité et des Infrastructures.
Le constructeur finance donc sur fonds propres, et doit se rembourser en réclamant à peu près 32 millions d'euros par an pour la mise en service. Ce retard lui coûte donc de l'argent. La négociation en coulisse doit permettre de mesurer à quel point ce retard est de sa faute ou du à des éléments extérieurs que la Wallonie a un peu de mal à imaginer.
Faut-il en rire ou en pleurer ? C'est du n'importe quoi, pas sérieux du tout cet entrepreneur !
Alain T.