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Alors que l'on pensait que la situation était sous contrôle mardi midi, un plan provincial de gestion de crise a été lancé pour lutter contre l'incendie qui sévit toujours dans les Fagnes. Le vent très instable rend l'intervention des pompiers compliquée et ce plan permet notamment d'augmenter les aides venues de l'étranger. Un troisième hélicoptère pourrait ainsi arriver d'Allemagne.
"La météo joue en notre défaveur. Même si les flammes sont toujours contenues dans une zone de 200 hectares que nous avions définie, le feu brûle toujours", explique Francis Clothe, commandant de la zone de la Communauté germanophone.
Des nombreux pompiers belges et allemands sont toujours présents, tout comme la protection civile. Ils arrosent préventivement certaines zones de manière à empêcher le feu de se développer et d'atteindre des territoires plus sensibles au niveau de la biodiversité.
Surveillance la nuit
Le gouverneur de la province de Liège, Hervé Jamar, a tenu ce mardi, à 18h00, une réunion du comité de coordination provincial avec les disciplines concernées et la bourgmestre d'Eupen. "La situation reste sous contrôle mais nécessitera que les services d'intervention restent sur le terrain durant toute la nuit", indique le communiqué.
Dès le lever du jour, mercredi, une reconnaissance aérienne permettra de juger de la situation et de décider l'engagement des moyens aériens allemands et/ou hollandais sollicités.
L'ensemble de la région des Hautes-Fagnes entre Eupen, Mützenich, Konzen, Roetgen et Raeren fait donc encore partie de la zone de danger potentiel.
Dans toute cette zone, l'accès aux piétons et aux vélos est interdit jusqu'à l'extinction complète de l'incendie pour des raisons de sécurité. Les autorités provinciales et communales insistent auprès des citoyens et visiteurs pour qu'ils respectent cette interdiction et évitent la région.
Comment éviter ces incendies?
Les conditions météo actuelles élève le risque d'incendie. "Il ne faut pas aller dans les zones interdites au public", dit Patrice Liétard, porte-parole de la zone de secours "DINAPHI". "Même si on n'est pas dans un acte intentionnel, une distraction peut provoquer un drame."
Drapeau rouge mardi matin
Le drapeau rouge a été hissé, ce mardi, sur certaines zones des Hautes Fagnes, en raison du risque d'incendie, indique le Service Public de Wallonie dans un communiqué de presse. Ces interdictions seront maintenues tant que les conditions de sécheresse persisteront.
Cela ne signifie pas pour autant que l'accès est interdit aux visiteurs sur l'ensemble du secteur des Hautes Fagnes. C'est l'est de la région qui est principalement concerné. Ailleurs, il est encore possible de se promener, mais il est indispensable de rester sur les sentiers balisés. Le SPW rappelle également qu'il est interdit de faire du feu et de fumer en forêt.
Concernant l'incendie qui a déjà ravagé 170 hectares de végétation, soit l'équivalent de 230 terrains de football, le feu brûle encore en direction de la forêt où un dispositif a été mis en place par les pompiers allemands pour stopper sa progression. L'hélicoptère de la police fédérale est présent et effectue des rondes au-dessus de la zone difficile d'accès. Un autre front, contre la rivière du Getzbach, s'est éteint, comme attendu. Une fois le feu circonscrit, le Service Public de Wallonie procédera à une analyse de l'impact de ces incendies sur la nature et la biodiversité. A ce stade, les zones les plus sensibles ont pu être protégées, conclut le SPW.
Les conditions météo ont augmenté le risque
Olivier Giust, le capitaine des pompiers de Liège, estime par ailleurs qu’il n’est "pas étonnant" qu’un incendie de ce type se déclare à ce moment de l’année. "Pour les grands feux, ici, dans nos régions, il y a des périodes à risque : la fin de l’hiver et l’été. Ici, on est dans une période un peu particulière entre ces deux périodes à risque. Mais malgré tout, les conditions météo ont augmenté le risque ces derniers jours", indique-t-il.
"Même s’il a fait assez pluvieux, les sols étaient relativement secs. Même après les périodes de pluie, la terre s’est vite asséchée. On a pu constater ces derniers jours qu’il y avait un vent du nord, un vent très sec qui est venu assécher les végétaux. Et dans les Fagnes, avec cette végétation très sensible au vent, il y a un risque important d’incendie."
Ces interventions sont généralement de longue durée. "Les Fagnes sont un terrain assez compliqué, car très instable, un peu spongieux. Ces interventions nécessitent beaucoup de matériel et de personnel. Elles sont fatigantes, harassantes. Une zone de secours n’est généralement pas suffisamment équipée pour assurer cette lutte", conclut-il.