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Développer l'aéroport de Bruxelles? Ces riverains s'y opposent et réclament trois mesures pour protéger leur bien-être

Près de 600 personnes ont pris part dimanche à Zaventem à une marche de protestation contre l'expansion de l'aéroport national situé sur le territoire de cette commune flamande, à deux pas de Bruxelles.

Dimanche, les associations de riverains représentées et les organisations environnementales se sont rassemblées à la gare de Zaventem, avant de traverser le village à pied et de se diriger, dans le calme, vers l'aéroport. En chemin, les personnes présentes ont scandé des slogans tels que "plus de vols, pas question", "le ciel a une limite" ou encore "les vols de nuit volent nos nuits". Sitôt à l'aéroport, les manifestants ont chanté une version remaniée de "Stille Nacht" en français et en néerlandais.

Vous voyez quasiment les roues de ces avions

Nous y interrogeons des participants. "Le problème, c'est qu'on dort mal. On dort mal, mais aussi quand on est sur la terrasse en été, on ne s'entend plus parler. Vous voyez quasiment les roues de ces avions", explique un habitant. "Un bon équilibre entre l'économie, l'écologie, l'emploi et la santé", déclare devant la foule Bertrand Waucquez, de l'Union belge contre les nuisances aériennes. "J'avais besoin de ce soutien, car ce n'est pas seulement le jour, mais aussi la nuit. Je dors depuis des mois avec des bouchons d'oreille", confie une manifestante. "Souvent, quand il fait beau, on a un avion qui atterrit toutes les minutes toute la journée, souvent jusqu'à 00h30, et ça recommence à 5h du matin. On ne peut pas dormir la fenêtre ouverte", explique une autre participante.

Voici leurs principales demandes:

  • supprimer les vols de nuit entre 23h et 6h du matin,
  • imposer une zone à faibles émissions dans le ciel, pour que seuls les avions à faibles émissions de CO2 et les moins bruyants puissent atterrir,
  • plafonner à 220.000 le nombre de vols par an, alors qu'il était de 234.000 avant le Covid.

Le représentant du Bond Beter Leefmilieu -pendant flamand d'Inter Environnement-, Jasper Wouters, a souligné que la volonté de Brussels Airport de continuer à croître se traduirait, en cas de feu vert, par une croissance du fret et du nombre de passagers, mais aussi des émissions d'oxyde d'azote, et du nombre de camions sur les routes.

Cette manifestation intervient alors que le permis d'environnement de l'aéroport de Bruxelles arrive à expiration à la mi-juillet 2024. L'aéroport souhaite obtenir, via un nouveau permis, l'autorisation de continuer à se développer, ce contre quoi se dressent les riverains qui luttent depuis des années contre les nuisances. Ceux-ci ont ouvertement menacé d'aller en justice si ce permis était accordé.

Le soutien du ministre fédéral

Le ministre fédéral de la Mobilité dit soutenir les riverains. Il dénonce le rôle de la Flandre. "Effectivement, la Flandre essaie de nous empêcher d'agir. Il y a un recours au Conseil d'Etat sur un acte que j'ai pris pour nommer, confirmer le rôle de l'Etat fédéral dans la getion des nuisances aériennes, ce que conteste le gouvernement flamand", nous a indiqué Georges Gilkinet (Ecolo).

L'aéroport souligne son rôle économique

De son côté, l’aéroport de Bruxelles ne souhaite pas la suppression des vols de nuit. "On parle d'environ 16.000 emplois directs et indirects uniquement pour le cargo, mais ça va au-delà. Énormément d'entreprises belges dépendant de l'import-export, et donc font appel à notre aéroport pour transporter des marchandises", réagit Nathalie Pierard, porte-parole de Brussels Airport.

Le coût des nuisances sonores sur la santé est évalué à 1 milliard d’euros. Pour le symbole, les 600 manifestants ont entonné une version revisitée de "Douce nuit" au pied l’aéroport.

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