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Une plainte déposée par plusieurs parents et trois puéricultrices contre une directrice de crèche, à Bruxelles, fait froid dans le dos. Il est question de coups, d'insultes, mais aussi de négligence.
Deux parents bruxellois sont bouleversés par ce qu'ils viennent d'apprendre. Elora, leur fille de deux ans, est victime depuis plusieurs mois de maltraitance par la directrice de sa crèche. C'est ce que prétend du moins l'une des puéricultrices, qui les a alertées.
"Depuis hier, on s'imagine notre enfant (...) Parce qu'on a des audios, on l'entend crier, hurler, on a pas mal de témoignages et on se rend bien compte qu'on ne peut pas s'empêcher d'imaginer notre enfant être en noir et de se faire frapper", témoigne la maman. "Ma fille a été enfermée pendant plusieurs heures dans une pièce sombre avec une gigoteuse dans le noir complet et elle lui mettait des sortes de bouteilles d'eau dans le fond de la gigoteuse pour l'empêcher de sortir du lit".
Laura pouvait ainsi rester toute la journée au lit, apprennent les parents. Le père de famille reçoit plus tard un enregistrement audio où la directrice serait en train de maltraiter sa fille. "Nous avons reçu ça hier de la puéricultrice. On entend clairement Elora qui ramasse une fessée ou une claque assez violente et les cris de douleur assez persistants qui sont insupportables en tant que parent", dit-il, révulsé.
Les parents d'Elora portent plainte contre la directrice, comme au moins deux autres parents à ce stade et trois puéricultrices : ce sont elles, les lanceuses d'alerte. Elles ont démissionné à bout, disent-elles, d'assister à ces scènes quotidiennes de violence. "J'avais un peu la boule au ventre pour aller travailler. J'ai entendu beaucoup d'insultes envers les enfants, des menaces envers les enfants et surtout des coups. Une claque notamment au visage et une fessée aux fesses et j'ai pu voir aussi qu'elle forçait un bébé de six mois à manger", témoigne anonymement l'une d'entre elles.
Elles décrivent une directrice qui ne supporte pas le bruit ni les enfants turbulents. "Quand la petite saute de lit en lit, elle la prend, elle la soulève par un bras et par la jambe et elle la bascule jusqu'à son lit. Mais entre-temps, elle la cogne contre tous les lits et donc elle reçoit des coups et la petite, elle hurle", explique-t-elle encore.
Cette crèche accueille depuis 2018 une vingtaine d'enfants chaque jour. Une équipe RTL info s'y est rendu pour rencontrer la directrice mise en cause. "Je n'ai rien à vous dire, je suis très confiante", clamera la directrice. Elle n'a pas voulu être confrontée à ces insultes que ces puéricultrices prétendent avoir enregistrées à son insu.
Ce matin, une vingtaine d'enfants ne se sont pas présentés à la crèche. Les parents d'Elora, eux, tentent de surmonter l'impensable. "Pour tous les parents, on se dit que les enfants, ça arrive de tomber, on ne se pose pas de questions. Ici, on s'imagine notre enfant qui nous a appelés pendant des heures dans le noir et en tant que parent, c'est horrible parce qu'on a une culpabilité", dit la maman.
Contactée, l'ONE nous assure avoir contrôlé régulièrement l'établissement sans jamais constater de problématiques. Une enquête est ouverte contre la directrice qui reste présumée innocente.