Partager:
A la mi-mai, l’an dernier, des inondations touchaient de nombreuses localités en Wallonie, dans le Brabant wallon notamment. À l’époque, nos équipes avaient rencontré des habitants qui se sentaient oubliés des autorités. Qu'en est-il un an plus tard ? Qu'est-ce qui a changé ?
"On est en train de faire un repas en famille et dix minutes plus tard, c'est la catastrophe", témoignait Nathalie, alors que l'eau venue des champs avait inondé sa maison de Walhain, en mai de l'an dernier.
Aujourd'hui, sa maison est toujours en chantier. "L'eau est entrée par tous les côtés, mais s'est d'abord engouffrée dans la cour", nous montre-t-elle, en expliquant que l'eau est montée jusqu'à sa taille.
Elle est désormais contrainte, depuis les inondations, de louer un logement dans un village voisin. "On ne se rend pas compte en fait. Derrière chaque chose, il y a des documents à rendre... Tout prend du temps et de l'énergie."
À une dizaine de kilomètres de là, aussi, à Grez-Doiceau, chez Christian et Danielle, l'eau s'est invitée dans la maison en mai de l'an dernier. "Il y avait dix centimètres environ. Tout est rentré tout dans la maison", se souvient-il. "L'eau charrie un sable incroyable et qui se met partout. Dans tous les interstices qu'elle peut trouver, elle rentre", constate-t-il.
"Le rez-de-chaussée était inhabitable pendant un mois, deux mois peut-être", déplore Danielle.
L'an dernier, Christian regrettait que le ruisseau responsable de son sinistre n'ait pas été curé depuis bien longtemps. "On a l'impression que rien ne bouge", réagissait-il.
On se sent seuls et on se sent oubliés
Quant à Nathalie, elle se plaignait du manque de soutien des autorités communales et des services de secours. "On se sent seuls et on se sent oubliés".
Ce qui a été mis en place
L'an dernier, l'eau et la boue dévalaient depuis les champs voisins, jusque chez Nathalie. Depuis lors, une structure en paille permet de limiter le risque d'inondation.
Un agent communal est désormais chargé de négocier avec l'agriculteur pour mettre en place d'autres mesures préventives. "C'est en cours pour le moment et on n'a pas encore trouvé un terrain d'entente, mais c'est en bonne voie, je l'espère", admet-il.
Nathalie, se sent-elle moins oubliée aujourd'hui ? "Oui, tout à fait", nous répond-elle. "Je ne dirais même plus qu'un peu. En fait, finalement, c'est surtout ça qu'on a besoin. Évidemment, on a envie de retrouver notre maison, mais c'est surtout le soutien".
Pour Christian aussi, il y a une bonne nouvelle. "Le niveau est plus bas qu'avant maintenant, grâce aux travaux", se réjouit-il. Le ruisseau qui pose problème vient d'être nettoyé. "Enfin, oui. Ça, c'était un soulagement pour tout le monde. On se sent moins oublié, un peu rassuré. Évidemment, on ne sait pas ce que réserveront les futures crues, mais quand même, la probabilité d'inondation a certainement diminué."
Christian croise les doigts. Nathalie, de son côté, bien obligée de prendre son mal en patience, a l'espoir de réintégrer son habitation d'ici la fin juin.