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Prix, choix des cultures, indépendance: les maraîchers s'opposent à l'achat de terres agricoles par Colruyt (vidéo)

Environ 150 agriculteurs ont manifesté vendredi à Hal contre la chaîne de supermarchés Colruyt qui, selon eux, achète trop de terres agricoles. Ils se sont déplacés en colonne avec cinq tracteurs vers le siège social de Colruyt.

Les manifestants ont parcouru deux kilomètres jusqu'à la Bevrijdingsplein à Hal, au centre logistique. De la terre a été déchargée sur un parking. Les agriculteurs brandissaient des pancartes avec des slogans tels que "Qui veut posséder la terre récoltera la colère" ou "les agriculteurs en colère contre le vol de terres". Les agriculteurs dénoncent un "vol des terres" dans le chef de Colruyt. Le groupe passe par une filiale, Agripartners, pour acquérir des dizaines d'hectares de terres. Le plan serait de collaborer avec les agriculteurs locaux pour gérer les cultures et avoir davantage de produits belges dans les rayons Colruyt.

Mais ces achats inquiètent de nombreux agriculteurs locaux. Ils se sont donc rassemblés, ce matin, devant le siège de Hal afin d'exprimer leurs inquiétudes. Ils regrettent cette arrivée sur le marché, estimant n'avoir aucune chance de concurrencer Colruyt sur l'achat de certains espaces, qui pourrait provoquer une hausse des prix. Ils craignent aussi une perte de leur indépendance dans les cultures, la réduction de leur marge de manœuvre sur les choix de culture, refusant de se voir imposer une échéance ou un prix de vente par le groupe.

"Cela fait grimper les prix pour les jeunes agriculteurs", indique Wim Moyaert, coordinateur du Boerenforum. "Les terres deviennent rares et impayables. Nous craignons qu'à terme il n'y ait plus que des contrats de location coûteux et temporaires auprès de grands acteurs comme Colruyt, ce qui rendrait impossible la poursuite de l'activité agricole." 

Une étude publiée récemment par Apache indiquait que l'entreprise avait acheté ces dernières années 175 hectares de terres agricoles en Belgique.   Pour le Réseau de soutien à l'agriculture paysanne (Résap), "Colruyt n'est qu'un exemple". Il dénonce "les manœuvres de la grande distribution qui cherche à prendre le contrôle de nos systèmes alimentaires". L'action était organisée en marge de la Journée internationale des luttes paysannes.

Interrogé sur les inquiétudes exprimées, Jean-Christophe Burlet, Directeur régional de Colruyt Group, a souhaité se montrer rassurant. "Nos terrains sont achetés dans un but agricole pour innover et mettre nos expertises ensemble. Ce que le client veut et comment pouvoir le cultiver. Le fait de se mettre ensemble, on va pouvoir en ressortir plus fort. Nous achetons des terrains libres et nous avons un prix maximum, nous ne voulons pas entrer en concurrence", a-t-il affirmé à notre équipe. 

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