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Les fêtes de fin d'année approchent, les règles qui les encadreront sont encore bien floues mais Bruno Wattenbergh, expert en économie, recommande de faire la fête au champagne pour Noël et Nouvel-An. Pourquoi ?
Bruno Wattenbergh : La consommation de champagne est touchée de plein fouet par la crise sanitaire, comme celle du foie gras et d’autres produits gastronomiques festifs. Résultats, les stocks sont élevés et donc, la mécanique de l’offre et de la demande tire les prix à la baisse.
Pourquoi cette baisse de consommation ?
Bruno Wattenbergh : Depuis le mois de mars, tous les grands événements publics ou privés susceptibles de faire consommer du champagne ont été annulés ou presque, ou se sont tenus en petits comités moins festifs. On peut penser aux communions confinées au 2ème trimestre, aux compétitions sportives, aux naissances, anniversaires de mariage ou non, etc. Idem dans les restaurants ou les boîtes de nuit.
Quelle est l’ampleur de cette baisse de consommation ?
Bruno Wattenbergh : Gigantesque. Entre janvier et juillet, les ventes en grande distribution ont chuté d'environ 25 % par rapport à il y a un an. Et les derniers mois n’ont presque rien changé. Les producteurs de champagne se retrouvent, en cette fin d’année, avec plus d’une centaine de millions de bouteilles à écouler pour sauver leur saison. Bref, ils croisent les doigts pour que les réveillons en France et dans le reste du monde soient les moins confinés possibles.
Ce qui n’est pas le cas aux États-Unis ?
Bruno Wattenbergh : C’est plus anecdotique, mais effectivement, nombre d’américains ont fêté la victoire de Joe BIDEN au champagne ce qui a provoqué une consommation plus importante encore que pendant les fêtes du Nouvel-An. Plusieurs distributeurs étant en rupture de stock.
C’est le moment de faire des affaires ?
Bruno Wattenbergh : Exactement. Pour écouler ce stock et ramener de la trésorerie, quitte à vendre à perte, les champagnes sont bradés, notamment dans la grande distribution où l’on va trouver des champagnes en-dessous de 10€, ce qui est inusuel. Alors bien sûr, cela reste des produits d’appels avec peu de marges pour vous attirer dans les enseignes, mais cela correspond en général à 30 à 50% de rabais.
Est-ce le meilleur endroit pour faire de bonnes affaires ?
Bruno Wattenbergh : Encore une fois renseignez-vous. Il existe de nombreux guides sur les champagnes et comparez les prix. Si vous vous y connaissez un petit peu, allez voir éventuellement directement dans les domaines viticoles en champagne. Leurs sites regorgent d’offres intéressantes et même si tous ne prévoient pas de livraison hors de France, il suffit en général de téléphoner pour organiser cette livraison.
Peut-on espérer les mêmes remises sur les grandes marques ?
Bruno Wattenbergh : Non, car elles ont les reins suffisamment solides pour stocker et envisager la fin de la crise du COVID. Cette question se posera pour eux au cours du premier semestre prochain.
Et nos vins mousseux belges qui rivalisent parfois avec les meilleurs champagnes ?
Bruno Wattenbergh : Le Chant d’Eole et Rufus, nos deux stars belges, sont aussi, comme d’habitude, en rupture de stock. Et les ventes du Domaine de Mellemont se passent aussi bien que d’habitude. Donc pas de remise à espérer...
Pour rappel, les fête de fin d'années devront probablement se dérouler en petit comité cette année. Les mesures de confinement partiel, comme les a appelées Alexander De Croo, sont en place jusqu'au 13 décembre. On voit leur effet : les chiffres de l’épidémie sont à la baisse. Mais il serait vraisemblablement trop tôt pour alléger certaines mesures pour les fêtes de fin d'année, que ce soit pour les repas en famille, pour les commerces ou pour l'Horeca comme l'a rappelé le ministre de la Santé Franck Vandenbroucke.
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