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L’annonce a certainement retenu votre attention jeudi en fin de journée. Le gouvernement bruxellois a donc confirmé que les véhicules diesel seraient interdits dans la capitale en 2030, et les voitures essences des 2035. Les autorités ont détaillé ce vendredi matin les étapes pour y arriver. Que prévoit ce plan exactement ?
En résumé les, véhicules à moteur thermique à Bruxelles dans 15 ans, c'est terminé. Les images tournées ce vendredi matin dans le centre-ville seront les témoins du monde d'avant, celui des transports carbonés.
"Il y aura toujours des voitures dans la ville. C'est indispensable de conserver les voitures dans la ville, mais on doit constater qu'on a un gros problème en termes de congestion. Il suffit de regarder autour de nous fin de matinée l'état de congestion de la petite ceinture, de la qualité de l'air et des émissions de gaz à effet de serre", souligne Alain Maron, le ministre bruxellois de l'Environnement.
Pour les scooters à essence, fatalement, interdiction de circuler dans la zone de basse émission à partir de 2028. Pour les voitures, les camionnettes, les motos, les quads, interdiction d'accès à cette zone de basse émission à partir de 2030, s'ils roulent au diesel ou hybride diesel et à partir de 2035, s'ils roulent à l'essence - hybride essence CSG ou LPG.
Pour les bus, l'interdiction court à partir de 2036, quel que soit le type de carburant. Pour les plus gros autocars et les poids lourds, pas d'interdiction d'accès planifié.
On communique assez tôt
"On communique assez tôt pour dire ce qui va changer, comme ça, les gens qui achètent une nouvelle voiture savent quelles sont les nouvelles règles. C'est important de communiquer bien en amont", déclare Elke Van Den Brandt, la ministre bruxelloise de la mobilité.
4 ministres bruxellois ont défendu ce vendredi midi ce plan avec l' aide de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). "Chaque année, on a 7 millions de morts prématurés à cause de l'exposition à une mauvaise qualité de l'air", ajoute Maria Neira, la directrice du département environnement changements climatiques et santé de l'OMS.
Pour motiver ses décisions, le gouvernement bruxellois s'est appuyé sur plusieurs études. Selon celles-ci, l'abandon des moteurs thermiques en ville permettrait d'éviter chaque année 100 à 110 décès prématurés liés à la pollution de l'air, d'éviter 100 à 350 millions d'euros de dépenses liées aujourd'hui aux impacts de la pollution sur la santé et de diminuer de 65 à 75% les gaz à effet de serre produit par les transports dès 2030.
Est-ce que les autorités bruxelloises ont prévu des alternatives de mobilité ? Comment va-t-on atteindre cet objectif ambitieux ?
"Il y a une longue période de transition pour s'adapter, pour que Bruxelles devienne une région sans voitures thermiques. Il est prévu des aides pour les petites et moyennes entreprises pour qu'elles puissent acheter plus facilement des véhicules électriques", indique notre journaliste Loïc Parmentier. "Il y aura aussi des investissements massifs dans les transports en commun, disent les autorités. On parle d'un milliard d'euros. Il y aura bien sûr l'installation de 22.000 bornes de recharge. Pour les particuliers, pas de prime. Les autorités espèrent que les constructeurs de voitures électriques baissent leurs prix. Il y aura peut-être un petit coup de pouce pour les personnes défavorisées."