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Dans une interview accordée à la Web TV d’extrême-droite TV Libertés, la généticienne Alexandra Henrion-Caude a déclaré ceci : "Le protocole de Pfizer n’a pas évalué les effets pharmacocinétiques, pharmacodynamiques et génotoxiques de son vaccin."
Réponse : À moitié vrai
La pharmacodynamique du vaccin Pfizer a bien été étudiée, conteste Benoit Muylkens, virologue à l’Université de Namur. "Pour rappel, la pharmacodynamie décrit les effets qu'un principe actif produit sur l'organisme. Elle est étudiée au travers de l'interaction entre la substance active et sa cible, ici la réponse immunitaire. La communauté scientifique a pu évaluer les 3 phases de développement clinique du vaccin Pfizer et du vaccin Moderna, les 2 spécialités basées sur l’ARN. Dans les données de phase 1 et 2 de Pfizer (Mulligan et al. Oct 2020, Nature), et dans les données de phase 3 (Polack et al. Dec 2020, NEJM), des données pharmacodynamiques sont bien rapportées."
Concrètement, "en ce qui concerne les effets des vaccins ARN, les études se sont bien intéressés à l’induction et au niveau d’induction des réponses sérologiques et cellulaires envers la cible moléculaire codée par l’ARN contenu dans le vaccin. Ainsi les mesures des niveaux de production d’anticorps envers la protéine S du SARS-CoV-2 ainsi que le dosage de l’Interféron gamma produit par les lymphocytes T auxiliaires (TCD4 TH1) constituent bien des mesures de pharmacodynamie des vaccins à ARN codant pour la protéine S. D’autres aspects de la pharmacodynamie sont également rapportés lorsque les chercheurs se sont intéressés à l’effet dépendant de la dose administrée (10, 30 ou 100 µg)", détaille-t-il.
Pas de données pharmacocinétiques ni génotoxiques, mais ces dernières ne sont jamais étudiées pour un vaccin
Pour la pharmacocinétique, "qui étudié le devenir d'une substance active contenue dans un médicament après son administration dans l'organisme, il est vrai que peu d’informations sont disponibles dans les publications", concède Benoit Muylkens. En réalité, des données pharmacocinétiques ont été fournies pour les excipients (les substances qui entourent le principe actif) présents dans le vaccin de Pfizer, mais pas sur le principe actif (ici l’ARN) lui-même. "Il est cependant probable que ces données accompagnent les dossiers d’enregistrement du vaccin et ait donc fait l’objet d’un examen par l’agence européenne du médicament", note-t-il.
Enfin, pour la génotoxicité, il n’est pas anormal de ne pas retrouver de données. En effet, "à ma connaissance, on ne teste pas la génotoxicité d'un vaccin. Mais la "toxicité" de cette technique a été testée dans de nombreux modèles in vitro et in vivo chez l'animal. La persistance des ARN in vivo est connue (+/- 48h). Peut-être pas avec le vaccin Pfizer, mais cela été étudié avec beaucoup d'autres ARN in vivo chez l'animal. Ces techniques sont testées chez l'animal depuis les années 1990", explique Eric Muraille, maître de recherches au FNRS, biologiste et épidémiologiste attaché à l’Université Libre de Bruxelles.
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