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"Peut-on prendre sa voiture pour aller au parc?": un commissaire de police répond à vos questions sur le confinement

Le coronavirus en Belgique a donné lieu à de nombreuses mesures de confinement, avec quelques libertés de déplacements pour les trajets essentiels. Ces trajets posent encore question pour un bon nombre d'entre vous : pour clarifier ce qui est permis ou non, Michaël Jonniaux, commissaire divisionnaire et chef de corps de la zone de police de Bruxelles-Montgomery répond à vos questions.

Le coronavirus en Belgique nous oblige tous à restreindre nos déplacements. Concrètement, nous sommes confinés depuis près de deux semaines, mais quelques trajets dits "essentiels" sont encore permis.

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Pour mieux comprendre ce que vous pouvez faire ou non, Michaël Jonniaux,  chef de corps de la zone de police de Bruxelles-Montgomery, est l'invité de Fabrice Grosfilley et Stéphanie Tuetey sur BEL RTL. 

Il répond à vos questions les plus fréquentes :

- Peut-on prendre sa voiture pour ensuite aller au parc ? 

Michaël Jonniaux : "Non. Les activités sportives doivent pouvoir se faire à pied ou à vélo. Maintenant, pour les personnes âgées, les personnes à mobilité réduite, ou encore les familles monoparentales avec plusieurs enfants, ce n'est pas toujours possible. On en appelle au bon sens, évidemment, mais le principe c'est non."

- Jusqu'où peut-on se déplacer à vélo ?

M.J. : "Vous pouvez vous déplacer à vélo, ou même en trottinette électrique, mais le principe est d'effectuer un déplacement essentiel, donc pas pour le plaisir de se balader."

- Peut-on conduire son conjoint/sa conjointe au travail, pour pouvoir garder la voiture après le trajet afin d'aller faire les courses ?

M.J. : "Au niveau du covoiturage, il est possible de se déplacer à maximum 2 personnes, dans une voiture. Si vous êtes en famille, ça peut être plus, mais la règle c'est strictement 2 personnes dans la voiture, pas plus. Et il faut se limiter aux déplacements essentiels. Si c'est pour le plaisir de se déplacer ensemble, ce n'est pas permis. Mais si vous n'avez qu'une seule voiture, par exemple, et qu'il n'est pas possible de s'arranger autrement, j'aurais tendance à dire oui. Mais toujours à deux maximum."

- Doit-on se munir d'une attestation pour sortir, comme en France ?

M.J. : "Une attestation comme en France ne nous aiderait pas vraiment, puisqu'on peut l'imprimer soi-même. Par contre, pour les employeurs, on demande qu'ils puissent délivrer une attestation à leurs travailleurs qui ne sont pas en télétravail. Donc l'employeur rédige une lettre pour confirmer que son employé doit se rendre au travail. Ça, c'est une recommandation. 

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En cas de non-respect des mesures, vous risquez 250 euros d'amende immédiate

Pour s'assurer du respect des mesures de confinement, les zones de police locale et la police fédérale organisent de nombreux contrôles. C'est le cas dans les parcs, dans les commerces censés rester fermés, ou encore sur les routes. Comment se déroulent ces contrôles ?

Fabrice Grosfilley : Exiger le respect total des mesures de confinement, c'est possible, pour les zones de police ?

Michaël Jonniaux : "C'est un souhait, en tout cas. La grande majorité de la population respecte les mesures décidées au niveau fédéral, donc je pense que ça reste un souhait réaliste. Maintenant, nous aurons toujours des personnes qui ne les respectent pas."

F.G. : Sur votre zone, vous avez le sentiment que ces mesures sont respectées ? 

M.J. : "Sur notre zone, et sur l'ensemble du pays, il y a quand même un grand respect des mesures : la population a compris, et nous travaillons sur les personnes qui n'ont pas encore compris."

F.G. : La perception immédiate des amendes, ça aidera ?

M.J. : "Oui, il faut quand même rappeler que le montant est particulièrement important : dès la première infraction, on parle d'un montant de 250 euros, à payer sur place, ou à payer avec un virement dès que la personne rentre chez elle."

F.G. : La justice assurera derrière le traitement des mauvais payeurs ? 

M.J. : "On sent clairement un souhait de la justice de suivre les mesures, et de poursuivre les personnes qui sont en infraction."

F.G. : Vous avez dû beaucoup verbaliser, dans votre zone ?

M.J. : "Les commerces, dans l'ensemble, respectent très bien les mesures, c'est assez rare de devoir intervenir pour un commerce, en général c'est deux ou trois fois sur une semaine. Récemment, on a dû intervenir pour un café qui était ouvert clandestinement avec quelques clients à l'intérieur. Dans ce cas-là, il risque 750 euros de transaction, et si récidive, alors il risque d'être traduit en justice. 

Au niveau des rassemblements, les gens respectent assez bien : il y a des balades en famille, entre deux amis maximum, et ça c'est permis. Mais boire une bière avec des amis dans le parc, ou s'installer dans l'herbe, ce n'est pas possible."

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