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Patrick, 53 ans, victime de l'incident classique du réveillon: "Je ne me suis pas rendu compte du danger"

En plus de la pandémie, la nuit de la Saint-Sylvestre donne aussi du travail aux services d'urgence dans les hôpitaux. Les infirmiers et les médecins ont tout de même pu fêter le réveillon entre deux patients. Ils attendent beaucoup de cette nouvelle année, après deux ans à lutter contre le covid.

Bruxelles, dans un hôpital d'Ixelles. C’est un blessé typique du réveillon que les urgences accueillent. Inconscient du danger, Patrick, 53 ans, a tenu un feu d’artifice en main. Lorsqu’il a voulu le lâcher, il était trop tard. "Je ne me suis pas rendu compte du danger parce que je n’ai jamais fait ça. Donc j’ai tenu le pétard. Il a commencé à péter à gauche, à droite et tout. Et à un moment donné, je me suis dit ‘C’est quand même dangereux dans la main’. Et les deux derniers ont eu du mal à sortir, et le dernier a pété dans ma main."

Le patient reçoit immédiatement de puissants anti-douleurs et antibiotiques, sa main est rapidement désinfectée. Le tout, grâce au savoir-faire et à la disponibilité de l’équipe d’urgentistes. Par chance, pourrait-on dire, l'équipe était ce vendredi soir au complet. Mélissa, infirmière urgentiste depuis 3 ans, et Marion, médecin depuis quelques mois, sont de garde pour les 12 prochaines heures. "Ici, on a deux patients traumatologie, donc, ça va très vite. Tous les infirmiers sont pris pour l’instant et les médecins aussi il me semble. Donc il suffit que quelque chose arrive encore et ça va être compliqué, mais c’est comme ça que ça se gère les urgences en général", explique Marion Angotti, médecin urgentiste.

 C’est un métier qui est lourd physiquement mais aussi psychologiquement

Après une année éprouvante de plus due à la pandémie mondiale, leur motivation et sens du devoir semblent intacts. Alors, comment ces professionnels ont-ils fait pour tenir le coup? "Moi c’est la solidarité avec l’équipe, vraiment. Le fait qu’on soit tous là les uns pour les autres et qu’on puisse en parler. Dès fois, on garde beaucoup les choses pour nous. Et de voir qu’on vive toutes la même chose, ça nous aide vraiment", confie Héloïse Paccaud, médecin urgentiste.

Mais ces soignants ne sont pas inépuisables. Alors pour l’année nouvelle, celles et ceux qui ont tout donné depuis 2 ans sans interruption ont plusieurs souhaits à formuler. "Une revalorisation du métier des soins infirmiers et de la santé en général, clairement en 2022, ce serait le vœu à exaucer", fait savoir Coralie Dekoster, infirmière urgentiste. Céline Ammann est également infirmière urgentiste: "Plus de reconnaissance et qu’on soit reconnu métier pénible surtout. C’est un métier qui est lourd physiquement mais aussi psychologiquement", souffle-t-elle.

 "Surtout, conserver l’enthousiasme de prendre soin des gens, de ne pas en arriver à trouver ça pénible car ce n’est pas le but, donc rester positif surtout", conclut Caroline Willaert, médecin pédiatre.

En 2020, les soignants étaient applaudis aux fenêtres. L’an dernier, certains se sont sentis oubliés. Ils espèrent ne pas être abandonnés en 2022.

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