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Pas de pension alimentaire, interdiction de travailler, carte de banque retirée: quand la violence économique s'installe dans un couple

On parle souvent des violences physiques ou sexuelles faites aux femmes, moins des violences économiques. Elles touchent pourtant de nombreuses personnes en couple ou séparées. Selon la Ligue des Familles, on estime que 4 foyers sur 10 sont concernés et dans la plupart des cas, cela touche des familles monoparentales où la maman élève seule ses enfants.

Concrètement, on entend par violence économique le fait de contrôler les finances du partenaire, l'interdiction d'avoir son propre compte bancaire.

"Empêcher une personne de se former, de travailler, retrait de la carte de banque, contrôle sur les finances, etc. Ce qui empêche la personne d'avoir une indépendance matérielle et financière", précise Yasmina Zahzaa co-directrice au centre de prévention des violences conjugales et familiales.

Un type de violence conjugale insidieux qui s'installe dans un couple sur la durée : "Ça peut être induit, ça peut être suggéré. Ce qui est important de retenir, c'est l'intention qu'il y a derrière de contrôler, de dominer l'autre et d'avoir le dessus sur sa position économique", explique encore Yasmina Zahzaa.

Autre type de violence économique : la privation de pension alimentaire

Un autre type de violence économique est malheureusement assez courant : la privation de la pension alimentaire dans le cas d'un divorce ou d'une séparation.

"Oui à nos yeux, c'est une violence économique parce que ça plonge l'autre parent dans une précarité, déclare Jennifer Servin, chargée d’étude à la Ligue des Familles. Son équilibre budgétaire serait peut-être atteint si cette contribution était payée. En ne la payant pas, c'est une violence parce que ça met l'autre dans la précarité dans une situation dans laquelle il ne peut pas payer les factures pour les besoins les plus essentiels des enfants. Pour nous, ça fait partie d'un continuum de violences qui continue après la séparation".

Sarah Schlitz, secrétaire d'État à l'égalité des chances, souhaite la création d’un Fonds universel et automatique de versement des pensions alimentaires comme c'est déjà le cas au Québec et en France.

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