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Des dizaines de personnes ont réclamé jeudi à Managua, lors d'une veillée, la libération de plus de 130 opposants au président nicaraguayen Daniel Ortega.
"Liberté, justice!", ont scandé les manifestants qui ont énuméré les noms des détenus. Ils s'étaient rassemblés près de la cathédrale de la ville, en dépit de la présence de policiers dans les rues adjacentes.
"Nous demandons la libération de tous les prisonniers politiques, la justice pour ceux d'entre nous qui sont tombés et la liberté totale du Nicaragua", a affirmé à l'AFP une jeune manifestante, le visage dissimulé par un foulard, et qui a souhaité rester anonyme par peur de représailles.
La veillée a été organisée à l'appel de la coalition d'opposition Unité nationale Bleu et Blanc (UNAB), qui exige le départ du gouvernement de Daniel Ortega.
Cette coalition est née après la vague de manifestations contre M. Ortega, qui a commencé au printemps 2018 pour réclamer son départ et des élections anticipées. La répression de ce mouvement, menée par les autorités, a fait 325 morts, 2.000 blessés et entraîné le départ en exil de quelque 70.000 personnes, selon des groupes de défense des droits de l'homme.
"On ne peut pas changer le passé, mais on peut changer l'avenir. Hurlez et luttez maintenant, demain il sera trop tard", proclamait l'une des pancartes brandies par des participants à la veillée, qui tenaient des bougies et des drapeaux bleu et blanc du Nicaragua.
En juin dernier, le gouvernement a libéré, en vertu d'une loi d'amnistie, quelque 500 opposants, arrêtés pour leur participations aux manifestations anti-gouvernementales. Mais les arrestations ont repris et certains opposants, qui avaient été extraits de leurs cellules, ont été réincarcérés par la suite.
L'association des proches des détenus politiques (AFPP) a affirmé avoir recueilli 10.000 signatures de citoyens, pour défendre devant le parlement une initiative visant à obtenir la libération des opposants et la dépénalisation des manifestations, passibles de peines allant jusqu'à 20 ans de prison.