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Musique: Izïa, "La Vitesse" après le sur-place de la crise sanitaire

Avec "La Vitesse", Izïa livre un album en réaction au temps figé de la pandémie, gorgé d'hymnes à la vie qui poussent l'auditeur vers le dancefloor.

"Après le Covid, on n'a plus le temps de se faire chier, si on avait encore des doutes sur la question", résume auprès de l'AFP la fille de Jacques Higelin.

Le disque, sorti ce vendredi, est ainsi jalonné de morceaux qui s'adressent aux hanches, entre trames disco/funk ("Mon Cœur"), électro ("Etoile Noire"), caribéenne ("Pura Vida") ou techno ("Dehors/C'est La Vie").

"J'avais envie de faire un disque dans le plaisir, le bonheur et la joie; par le passé faire des disques avait pu être laborieux, pendant un an et demi parfois, là je voulais aller vite, avoir un album comme la photo d'un instant", développe celle qui est aussi actrice.

Contrairement aux quatre albums précédents, Izïa, accompagnée de son binôme artistique Bastien Burger, est partie en studio sans une seule ébauche de chanson. Et le déclic s'est produit dès les premières notes posées au studio d'enregistrement La Frette, en région parisienne.

Ce manoir héberge les musiciens le temps des sessions et a vu défiler de beaux spécimens rock'n'roll ces dernières années comme Idles, Nick Cave ou les Arctic Monkeys. Ce type de studio-résidence rappelle la glorieuse époque du Château d'Hérouville (à 50 km de Paris), qui fut fréquenté il y a cinq décennies par Elton John, Iggy Pop, David Bowie ou encore Jacques Higelin (son géniteur à qui elle fait référence dans "Royale").

- "Gens qui nous gouvernent" -

"La Frette, j'ai l'habitude de dire que c'est le troisième membre de l'album, être en résidence pendant un enregistrement c'est un investissement financier alors qu'aujourd'hui tout le monde a un home-studio, mais on avait le temps de laisser venir à nous la création, c'est tellement précieux, je ne ferai plus que des albums comme ça, il n'y a pas photo".

"A La Frette, c'est comme si toutes les chansons existaient déjà et nous attendaient, insiste encore la chanteuse. Il faut dire que Bastien et moi on était particulièrement à l'écoute; après tout ce qu'on avait vécu, on n'avait plus rien à perdre, il ne pouvait y avoir que des choses positives". Le dernier album d'Izïa, "Citadelle", sorti fin 2019, avait reçu un bel accueil critique et suscitait beaucoup d'attentes dans un prolongement sur scène anéanti par la crise sanitaire.

Seule la chanson "Pura Vida" n'est pas née à La Frette mais au Costa Rica. "J'y étais partie en vacances en plein Covid, avec pleins d'attestations à faire, hyper-fière de mon coup, mais je n'étais pas dans le bon mood et la vie me l'a rappelé, le lendemain de l'arrivée je m'éclatais le genou, forcée à me calmer, entre hamac et balade en forêt, et là aussi cette chanson m'est apparue".

Entre les élans de vie, la trentenaire livre aussi quelques réflexions sur le temps qui passe ("Lavielamourlamort", "Le Remède"). Ou un coup de gueule sociétal avec "Qui nous sommes". "Je parle clairement des gens qui possèdent les trois quarts des richesses de la planète, des gens qui nous gouvernent, qui sont déconnectés de notre réalité, de qui on est, de notre sensibilité, beauté, poésie, qui ne savent rien des belles choses qu'on a à offrir".

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